Dernière mise à jour à 08h53 le 26/05
Les États membres de l'OTAN vont adhérer officiellement à la coalition dirigée par les États-Unis contre le groupe terroriste de l'État islamique en Irak et au Levant, en Syrie et en Irak. La décision du Conseil de l'Atlantique Nord, le plus haut organe décisionnel au sein de l'OTAN, a été annoncée jeudi par son secrétaire général Jens Stoltenberg à quelques heures d'un sommet auquel a participé pour la première fois le président américain Donald Trump. « Les ambassadeurs des États membres de l'OTAN ont décidé ce soir d'un plan d'action sur le terrorisme pour le sommet. Il comprend l'adhésion de l'OTAN à la coalition mondiale contre l'État islamique », avait déclaré mercredi un diplomate à l'agence de presse AFP. La décision est essentiellement politique, parce que les 28 États membres de l'OTAN font déjà partie intégrante de la coalition, et que certains ne sont engagés que dans des rôles de soutien.
La décision de l'OTAN fait suite aux pressions du Président américain Donald Trump, qui a exhorté les membres de l'OTAN à faire davantage dans la lutte contre l'État islamique. Les diplomates ont déclaré que la France et l'Allemagne accepteraient le plan américain, mais ont insisté sur le fait que la décision est purement symbolique. « L'OTAN en tant qu'institution se joindra à la coalition », a déclaré un diplomate impliqué dans les discussions à l'agence de presse Reuters. « La question est de savoir si c'est juste un geste symbolique des États-Unis. La France et l'Allemagne croient que c'est le cas ».
La participation de l'alliance impliquera expressément un renforcement des vols des avions de surveillance AWACS de l'OTAN qui apportent actuellement un soutien aux opérations anti-État islamique en Syrie et en Irak. « Cela signifie que l'AWACS n'assurera pas seulement la surveillance de l'espace aérien mais la gestion de l'espace aérien », a déclaré le diplomate, demandant à ne pas être identifié. « Ils vont coordonner les vols et les avions allant directement sur la Syrie et l'Irak, mais seulement pour les vols qui ne sont pas liés aux bombardements ». Mercredi, le secrétaire d'État américain Rex Tillerson avait déclaré qu'il s'attendait à ce que l'OTAN rejoigne la coalition malgré les réserves formulées par certains États membres qui craignent d'être entraînés dans un nouveau conflit.
Le chef de l'OTAN, Jens Stoltenberg, avait annoncé plus tôt que « de nombreux alliés souhaiteraient voir l'OTAN comme membre à part entière de la coalition ... parce que cela envoie un message fort d'unité ». Il a ajouté que, à la lumière de l'attaque de lundi à Manchester, « il est important d'envoyer ce message d'unité contre le terrorisme ». M. Stoltenberg avait déjà souligné qu'il n'y avait « aucune discussion sur l'engagement de l'OTAN dans un rôle de combat », notant également qu'en plus d'envoyer un signal politique d'unité contre le terrorisme, l'entrée formelle de l'OTAN dans la coalition aidera les alliés à améliorer la coordination et à fournir de meilleurs flux d'information. Une nouvelle cellule dédiée au partage d'information sur les réseaux terroristes, notamment sur les combattants jihadistes étrangers, sera également mise sur pied au QG de l'Alliance, a précisé le patron de l'OTAN.