Selon une étude récente, la fabrication de produits en Chine pour l'exportation contribue de manière significative au grave problème de la pollution de l'air du pays.
Les recherches, menées par neuf chercheurs chinois et étrangers, ont montré que lors d'une année échantillon, 2006, environ 36% du dioxyde de soufre, 27% de l'oxyde d'azote et de 22% du monoxyde de carbone ont été émis par les activités humaines provenant de processus économiques liés aux exportations.
21% de ces émissions étaient liées aux exportations de la Chine vers les États-Unis. La même année, 23 à 34% des concentrations de particules de sulfate dans l'Est de la Chine avaient un lien avec les émissions liées aux exportations.
« La consommation, la production et la pollution sont liées. La production de biens est destinée à alimenter la consommation, et en même temps elle conduit à de la pollution. Nous voudrions considérer la pollution de l'air à partir d'un point de vue consommation, comme une alternative à l'approche précédente fondée sur la production », a dit mercredi au China Daily Lin Jintai, auteur principal de l'article et professeur à l'Université de Pékin.
Considérer les émissions du point de vue de l'endroit où les marchandises sont consommées aide à établir le rôle des différents pays dans les émissions et le transport de polluants atmosphériques dans le monde, a dit M. Lin.
« Nous espérons que notre étude pourra apporter un peu de lumière sur la façon dont la Chine et d'autres pays peuvent mieux comprendre l'autre et renforcer la coopération dans la lutte contre la pollution », a déclaré M. Lin.
La pollution de l'air est une préoccupation à l'échelle mondiale, car certains des polluants originaires d'un pays peuvent être transportés par le vent vers d'autres pays.
Le document, publié lundi dans les Actes de l'Académie Nationale des Sciences américaines, a établi que de 3 à 10% des concentrations de sulfate dans l'Ouest des États-Unis en 2006 étaient liées à la production chinoise de marchandises pour l'exportation.
Selon le journal, l'externalisation de la fabrication des États-Unis vers la Chine a peut-être conduit à assainir l'air dans l'Est des États-Unis, et l'augmentation des émissions chinoises a peut-être elle, en revanche, conduit en quelque sorte à une baisse de la qualité de l'air dans l'Ouest des États-Unis.
Cela a eu un effet globalement bénéfique pour la santé publique aux États-Unis, en raison d'une population beaucoup plus dense dans l'Est du pays.
Comme le smog en Chine suscite l'inquiétude du public et cause même des soucis à ses voisins, comme la Corée du Sud et le Japon, s'agissant des effets de la pollution de l'air, les résultats sont susceptibles de déclencher des discussions entre les gouvernements et les universitaires sur la façon dont les nations grosses consommatrices peuvent aider les pays producteurs à réduire la pollution de l'air.
Steven Davis, co-auteur de l'étude et scientifique du système terrestre à l'Université de Californie, a déclaré dans un communiqué à propos de l'étude que, compte tenu des plaintes sur la façon dont la pollution chinoise dégrade l'air d'autres pays, le document a montré qu'« il peut avoir beaucoup de reproches à faire ».
Selon l'Administration générale des douanes, la Chine est le plus grand exportateur du monde depuis 2009, et la valeur totale de ses exportations a atteint 2 210 milliards de Dollars US en 2013.
Comme le commerce extérieur de la Chine est en plein essor, la pollution de l'air s'aggrave dans le pays, ce qui a amené les autorités centrales et locales à prendre une série de mesures pour lutter contre elle.
Selon le Bulletin Climatique de Chine 2013 publié par l'Administration Météorologique de Chine, en 2013, le smog a touché les Provinces du Jiangsu, de l'Anhui, du Zhejiang, du Henan, du Hebei et les municipalités de Beijing et Tianjin pendant plus de 100 jours, soit deux fois le niveau habituel.