La conférence des donateurs sur le Mali s'est ouverte mardi matin au siège de l'Union africaine (UA) à Addis-Abeba en Ethiopie, en présence de quelques chefs d'Etat africains, dont Goodluck Ebele Jonathan du Nigeria, Macky Sall du Sénégal, Alassane Ouattara de Côte d'Ivoire, en plus du président par intérim malien Dioncounda Traoré.
Initialement estimés à plus de 461 millions USD pour la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) et plus de 336 millions USD pour le restructuration de l'armée malienne, les besoins en vue de la résolution de la crise malienne ont été réévalués à plus de 950 millions USD, a-t-on appris lors de la conférence.
Ces fonds requis sont destinés à couvrir les besoins de 8.000 personnels militaires, policiers et civils prévus dans le cadre de la force internationale (MISMA) et des forces de défense et de sécurité maliennes en vue d'aider le Mali à se libérer de l' occupation de groupes terroristes dans le Nord de son territoire, a souligné le général ivoirien Soumaïla Bakayoko, président du comité des chefs d'état-major de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Cette action, a rapporté le responsable militaire, mobilise déjà 1.318 soldats de la CEDEAO et 1.500 du Tchad, un pays d'Afrique centrale sollicité à faire profiter au Mali de son expérience de combat dans le désert.
Hôte de la réunion, le Premier ministre éthiopien Hailemariam Dessalegn a appelé à une grande solidarité internationale en faveur que ce pays de l'Afrique de l'Ouest puisse sortir de "la situation grave dans laquelle elle se trouve" et, de manière générale, à combattre le terrorisme qui sévit dans la région sahélo-sahélienne d'Afrique. Le même appel a été lancé par la présidente de la Commission de l'UA, Clarice Nkosazana Dlamini-Zuma, qui en a profité pour dénoncer les exactions contre les populations civiles et le patrimoine culturel du Nord-Mali par les terroristes.
Ces assises tenues au lendemain du 20e sommet de l'UA dimanche et lundi devrait permettre de réponde aux besoins urgents pour les opérations de l'intervention militaire communément appelé Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) et 300 millions USD pour la restructuration de l'armée malienne. D'ores et déjà, l'UA a annoncé lors du sommet achevé lundi soir la mise à disposition de 50 millions USD pour ces actions, répartis entre 45 millions USD pour la MISMA et 5 millions USD
Quelque 70 partenaires internationaux prennent part à cette conférence des donateurs, parmi les quels la Chine, les Nations Unies, les Etats-Unis, la France et d'autres pays d'Europe, les monarchies du golfe Persique, les pays d'Amérique latine, etc.
C'est une étape décisive pour la coordination des efforts en cours en vue de l'accélération du déploiement de la MISMA, a souligné Alassane Ouatarra, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), pour qui les financements recherchés ne sont pas impossibles à mobiliser. Il a annoncé une contribution de 2 millions USD qui ne tient pas compte de celle apportée dans le cadre de l'UA.
Pour le leader politique ivoirien, 145 millions USD sont requis pour répondre au drame humanitaire provoqué par la guerre au Nord du Mali et qui affecte le Niger, pays voisin.
Cette crise a fait l'objet de la part des Nations Unies, de la création de deux fonds fiduciaires pour recueillir les financements à mobiliser, a rappelé le représentant du secrétaire général de l'organisation mondiale, Ban Ki-moon.
Tous les participants ayant pris la parole à cette cérémonie ont souligné l'urgence d'aider le Mali à retrouver son intégrité territoriale et à restaurer l'autorité de l'Etat mis à mal par les terroristes, au rang desquels le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) et Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) qui s'illustrent par le crime organisé et le narcotrafic.
L'Union européenne (UE) a annoncé une allocution de 50 millions d'euros en faveur du Fonds de paix de l'UA et le déploiement d'une équipe d'experts militaires pour la formation et la restructuration de l'armée malienne. Une autre aide de 250 millions d'euros sera allouée pour les besoins de base des populations maliennes, le soutien à la société civile, le renforcement de la sécurité alimentaire Le président malien Dioncounda Traoré a sollicité un massif de la CEDEAO, de l'UA, des Nations Unies et de la communauté internationale. Pour le président de la Commission de la CEDEAO, Kadré Ouédraogo, les besoins exprimés sont prévus pour une année d'opération. Cette organisation à laquelle le Malin appartient, a-t-il, y apporte une contribution de 10 millions USD.
Par Raphaël MVOGO