Pays frontalier avec le Mali, le Sénégal a pris les devants pour faire face à d'éventuelles menaces terroristes, selon des indications fournies par des sources proches des services de sécurité. En plus des forces de sécurité qui sont en alerte, les populations restent vigilantes et dénoncent aux autorités tout "individus au comportement suspect".
La dernière déconciation en date est celle d'un individus suspect qui a été arrêté dimanche dernier, à Dindéfélo dans la région de Kédougou, à l'est du Sénégal.
D'après la presse locale qui a donné l'information, l'homme qui a été conduit au poste de police, provient de la Guinée et détient un passeport pakistanais.
Quelques jours auparavant, c'est un ressortissant de la Mauritanie au "comportement suspect" qui a été interpellé à Tanaff, dans le département de Sédhiou, sud sénégalais.
Dans le combat contre les islamistes, le président de République Macky Sall a impliqué les populations en les invitant à dénoncer auprès des préfets, sous-préfets et forces de sécurité toute présence suspecte d'individus dans leur localité.
"Je vous invite à soutenir l'Etat dans ses efforts permanents pour assurer la sécurité nationale et le maintien de l'ordre public. Nous devons rester vigilants à cause de ce qui se passe chez nos voisins maliens", a déclaré le 15 janvier le chef de l'Etat sénégalais.
"Toute menace qui touche le Mali nous concerne directement. Et si les forces terroristes prévalent au Mali, nos propres intérêts vitaux seront menacés", a souligné pour sa part le ministre sénégalais des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye, pour justifier l'envoi de troupes sénégalaises au Mali pour aider ce payer à recouvrer son intégrité territoriale.
Les puissantes confréries musulmanes sénégalaises, toutes sunnites, semblent être sensibles à la menace islamiste. Ainsi à l' occasion de la célébration du Maouloud (naissance du prophète Mouhamed), le 23 janvier dernier, qui rassemblé des milliers de personnes, plusieurs foyers religieux ont sensibilisé leurs fidèles sur les dangers qui menacent.
Abdoul Aziz Sy, porte-parole de la confrérie tidiane, a appelé ses disciples à la vigilance et invité les autorités à renforcer la sécurité, tout en soulignant que l'Islam est une religion de paix.
Sous ce rapport, les autorités militaires rassurent : "toutes les mesures ont été prises pour faire face à la menace terroriste", a déclaré le colonel Insa Sagna, commandant de la zone militaire des régions de Tambacounda et Kédougou, à la frontière avec le Mali.
"Des mesures de sécurité ont été renforcées aussi bien au niveau de la frontière qu'à l'intérieur de Tambacounda", a-t-il déclaré Sagna à la presse.