Le gouvernement sénégalais, qui avait engagé tambours battant la traque contre les biens mal acquis, semble mettre la pédale douce, en acceptant des concessions si les présumés coupables retournent au Trésor public au moins 80% de l'argent détourné, a appris samedi à Dakar un journaliste de Xinhua.
"Le pouvoir est disposé à accepter une médiation pénale comme le prévoit la loi", a confirmé samedi à la radio privée RFM, Abdou Latif Coulibaly, ministre chargé de la Promotion de la bonne Gouvernance et porte-parole du gouvernement sénégalais.
La veille, Me El Hadji Diouf, un des avocats de l'Etat du Sénégal dans cette affaire, avait, dans un entretien paru dans quotidien privé dakarois Le Populaire, indiqué que l'Etat du Sénégal "est prêt à concéder 20% des biens mal acquis si les concernés retournent les 80% au Trésor public".
"Le président (Macky Sall) a toujours dit que son objectif n' est d'emprisonner des Sénégalais,(..), mais il faut qu'ils (les présumés coupables) retournent les 80% au trésor public, à l'Etat du Sénégal qui a besoin de cet argent", a dit l'avocat.
Pour le porte-parole du gouvernement sénégalais, il est plus réaliste d'accepter que ceux qui sont soupçonnés de détournement de deniers public retournent 80% de ces biens que d'attendre une justice qui peut prendre des années et des années avant de rendre son verdict, alors que le pays a besoin de cet argent.