TAN XINGYU*
Un Chinois qui écrit sur l'Afrique, cela ne se voit pas tous les jours. Et un Chinois qui de plus y a consacré une part importante de sa vie depuis les années 70, c'est encore plus rare. Wei Jianguo a joué un rôle important dans le développement des relations sino-africaines. Dans son livre qui vient de paraître, il nous parle de son attachement pour l'Afrique.
La première fois que Wei Jianguo est sorti à l'extérieur du pays, c'était en 1973, il avait 26 ans. Il avait été envoyé en mission à la section commerciale de l'Ambassade de Chine à Casablanca pour promouvoir le développement commercial sino-marocain. À cette époque-là, la Chine exportait au Maroc des produits agricoles comme du thé vert et des oranges, et des produits industriels légers comme de la porcelaine et des vélos par exemple. Un jour que Wei se rendait au port pour assister au débarquement d'un bateau chinois, il a vu que d'un bateau japonais, ont été déchargés beaucoup de produits haut de gamme, comme des voitures, des télévisions et des radios. En fait, le prix d'une voiture équivalait à celui de la cargaison entière de thé vert du bateau chinois. Ce jour là, Wei Jianguo n'a pas fermé l'œil de la nuit.
Quarante ans plus tard, Wei Jianguo est devenu vice-ministre du Commerce de Chine, en charge spécialement de l'économie et du commerce entre la Chine et les pays africains. Il a été témoin du miracle du développement des échanges entre les deux parties. En 1980, le volume des importations et des exportations sino-africaines ne représentait qu'un milliard de dollars US, mais en 2012, ce chiffre atteignait 200 milliards. Maintenant, les produits chinois sont partout en Afrique. En outre, de plus en plus d'entreprises chinoises ont investi en Afrique. Du commerce de marchandises à l'investissement, la Chine a aidé des pays africans à renforcer leur capacité de se développer par eux-mêmes, et Wei y a aussi apporté sa contribution.
En 2011, Wei a écrit un livre sur ses expériences en Afrique pendant toutes ces années : A lifetime of memories——my experiences and understanding of Africa. C'est en 1972 que Wei a commencé à s'occuper de commerce sino-africain, et maintenant il est déjà retraité. Sur 37 ans d'expériences, Wei a connu toutes les phases du développement commercial sino-africain.
En 1950 démarrait le commerce entre la Chine nouvelle et l'Afrique. À cette époque-là, la Chine n'avait établi des relations commerciales qu'avec deux pays d'Afrique du Nord, l'Egypte et le Maroc. Et le volume du commerce était seulement de 12,14 millions de dollars US, soit 1 % seulement du volume total du commerce extérieur de la Chine. Jusqu'en 1992, le volume commercial sino-africain a fluctué autour d'un milliard de dollars US. En tant que directeur adjoint du département de l'Asie de l'Ouest et de l'Afrique du ministère du Commerce, Wei s'est inquiété de cette stagnation commerciale. Il a alors visité toutes les régions de Chine avec ses collègues pour présenter non seulement la situation commerciale africaine, mais aussi pour expliquer comment faire des affaires en Afrique. En même temps, il a aussi écouté et collecté beaucoup de conseils. Grâce aux politiques judicieuses du pays, le commerce sino-africain a enfin connu un grand développement.
Entre 1992 à 2000, le volume du commerce sino-africain est resté supérieur à dix milliards de dollars US, et en 2008 ce chiffre s'est élevé à 106,8 milliards de dollars. Pour Wei Jianguo, « à l'avenir, le volume du commerce sino-africain atteindra 300 milliards de dollars US par an ». Selon lui, ce sont les bonnes relations sino-africaines qui expliquent la rapidité avec laquelle le commerce entre les deux parties s'est développé. « Nous savons ce dont nos amis africains ont besoin. » Maintenant, la Chine est devenue le partenaire commercial le plus important de l'Afrique. « Les produits chinois sont bon marché et de bonne qualité, donc ils sont très bien accueillis par les Africains. Par exemple, chaque année, plus de huit millions de ventilateurs électriques sont vendus en Afrique, plus de dix millions de réfrigérateurs, sept millions de biyclettes et 2,5 millions de motocyclettes. En même temps, la Chine fournit aussi des navires, des locomotives et se charge d'envoyer des satellites dans l'espace pour l'Afrique.