Le nouveau président chinois Xi Jinping a fait figurer trois pays africains -- l'Afrique du Sud, la Tanzanie, la République du Congo sur la liste des destinations de sa première tournée à l'étranger, ce qui non seulement contribue à perpétuer l'amitié traditionnelle sino-africaine, mais aussi ouvre une nouvelle page pour la coopération stratégique entre les deux grandes économies en développement.
Mais il faut remarquer qu'avec l'augmentation de l'influence internationale de la Chine et des pays africains ainsi que l'approfondissement de leurs échanges, la coopération bilatérale est confrontée à de nouveaux défis. Comment les relever, ceci constitue une épreuve qui permettra d'évaluer la sagesse et la capacité des deux parties.
La Chine vient de réaliser le renouvellement de sa direction, et certains pays africains ont eux aussi accueilli une nouvelle génération de personnalités politiques.
Pour promouvoir davantage la coopération bilatérale, les dirigeants chinois et africains doivent protéger leurs liens d'amitié traditionnelle et suivre la bonne voie, a indiqué Xu Wei, directeur de l'Institut de recherche pour le développement de l'Asie et de l'Afrique du Centre de recherche et de développement du Conseil des Affaires d'Etat.
En ce qui concerne les relations internationales, la Chine et les pays africains ne se limitent plus aux liens bilatéraux traditionnels. Le directeur de l'Institut de recherche sur l'Afrique de l'Ecole normale supérieure du Zhejiang, Liu Hongwu, a annoncé que les relations sino-africaines qui devenaient de plus en plus importantes dans le système mondial, étaient maintenant discutées souvent dans le cadre multilatéral.
La Chine, les Etats-Unis et l'Europe ainsi que l'Afrique sont dans une relation triangulaire, au milieu de laquelle l'Afrique recherche l'équilibre stratégique et l'optimisation de ses intérêts. Elle a attiré de nouveau l'attention des pays de l'Occident en raison des résultats de sa coopération avec la Chine, a expliqué M. Liu.
D'après un fonctionnaire européen anonyme, la Chine joue un rôle de plus en plus important en tant que grand pays responsable dans le développement et le maintien de la paix en Afrique. Récemment, elle s'est engagée de manière active dans le dialogue avec l'Europe au sujet de la crise au Mali.
Quant aux forces politiques sur le continent africain, M. Xu a déclaré que comme l'Union africaine, la Communauté de développement de l'Afrique australe et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest jouaient un rôle de plus en plus important, la Chine devrait renforcer ses liens avec ces organisations régionales.
Malgré l'augmentation rapide du volume total des échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique ainsi que des investissements chinois sur le contient, la théorie d'une "menace chinoise" et d'un "néo-colonialisme" non seulement sont prônés par des médias occidentaux, mais encore ont des partisans en Afrique. Le gouverneur de la banque centrale nigériane, Lamido Sanusi, a écrit dans le Financial Times que "l'Afrique doit se débarrasser de sa vision romantique de la Chine et accepter le fait que Beijing est autant un concurrent qu'un partenaire et est capable de mener les mêmes pratiques d'exploitation que les anciennes puissances coloniales".
La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Hua Chunying a qualifié ces propos d'"éloignés des faits".
Martyn Davies, directeur du Réseau de la Chine-Afrique au Gordon Institute of Business Science à l'Université de Pretoria, a indiqué dans son article "Comment la Chine influe sur le développement de l'Afrique" que le manque d'infrastructures est un des obstacles principaux au développement durable de l'économie africaine. La Chine a aidé de nombreux pays à construire des infrastructures, mais ces projets sont choisis et décidés par les pays africains et non pas par la Chine. Cela a apporté un grand soutien au développement diversifié de l'économie du continent.
Cependant, comment faire connaître de façon objective les faits et renforcer la communication efficace? Ce sont des défis non négligeables pour la coopération sino-africaine.
Maintenant, les entreprises chinoises qui sont de plus en plus présentes en Afrique, connaissent mieux le continent et diversifient leurs investissements, ce qui est une tendance dans la coopération bilatérale. Mais dans leurs activités de production, certains problèmes sont apparus, dont des conflits entre travailleurs et patrons ainsi qu'une influence négative sur l'environnement écologique local. La chercheuse de l'Institut de recherche sur l'Asie de l'Ouest et l'Afrique de l'Académie chinoise des Sciences sociales He Guoping les a qualifiés de "maux de la croissance".
D'après elle, on doit faire face à ces problèmes, parce qu'ils pourraient exercer une influence négative. Heureusement, on en a déjà pris conscience, par exemple, le ministère chinois du Commerce a exhorté les entreprises chinoises en Afrique à observer scrupuleusement les lois locales et à protéger l'environnement.
Et M. Liu a proposé que les ambassades de Chine en Afrique soutiennent la construction de chambres de commerce générales ou professionnelles dans le but de définir les normes auxquelles les citoyens chinois en Afrique doivent se conformer.
Tant pour dissiper les malentendus que pour résoudre les frictions commerciales, la communication franche et honnête est absolument nécessaire. "Les relations entre la Chine et l'Afrique sont basées sur l'amitié entre les peuples". Au 2e Forum populaire sino-africain, Xi Jinping a souligné le développement tridimensionnel des liens entre la Chine et l'Afrique, qui, d'après Liu Hongwu, est de se déplacer des gouvernements vers la base, dont les sociétés, les peuples ainsi que les entreprises.
Malgré leur retard par rapport aux échanges politiques et économiques entre les deux parties, les échanges entre les peuples ont un grand potentiel.
On est déjà entré à l'ère de la diplomatie au niveau populaire avec la diversification de la société. Les relations sino-africaines se développent à des niveaux variés et par divers moyens grâce aux échanges entre les fonctionnaires, les savants, les commerçants et les volontaires. C'est une tendance inévitable impulsée par le développement de notre époque, a indiqué Mme He.