Le gouvernement congolais a publié, le 30 avril à Brazzaville, une déclaration appelant les syndicats et toutes les forces sociales à faire aboutir des « négociations globales ».
Selon le ministre du travail, Florent Ntsiba, ces pourparlers ouverts le 22 avril doivent permettre d' « anticiper » sur les menaces de crises ressenties dans plusieurs secteurs de l' administration publique.
« Les négociations globales (entre le gouvernement et les partenaires sociaux) incluent la question du relèvement du point d' indice, parmi les préoccupations inscrites à l'ordre du jour des travaux », a-t-il indiqué, en insistant sur la recherche « d'un équilibre rassurant avec des résultats qui soient applicables dans la pérennité ».
Cette prise de position, à la veille de la fête des travailleurs célébrée le 1er mai, montre que le gouvernement congolais est affecté par une longue grève des enseignants du secteur public. S'étant mis en grève le 25 février, les enseignants n'ont repris le travail que 29 avril avec une apparente lourdeur.
Leur principale revendication concernait le relèvement des salaires : « l'augmentation du point d'indice et l'adoption d'un statut particulier » en faveur de cette catégorie de fonctionnaires. Pendant deux mois, des propositions ont été faites par le gouvernement et de nombreux appels à la reprise du travail ont été lancés, mais sans succès.
Et pourtant, le cas des enseignants n'est pas unique. D'autres secteurs de l'administration publique ont eux-aussi brandi des menaces de grève, avec essentiellement la même revendication de statut particulier.
Les administrations judiciaires congolaises ont ainsi été paralysées pendant plus d'un mois à cause d'une grève des greffiers et autres personnels pénitentiaires. Du 13 décembre 2012 au 20 janvier 2013, cette catégorie de fonctionnaires a observé une grève avant de la suspendre pendant quelques semaines pour donner une chance aux négociations ouvertes avec le gouvernement.
Après plus d'un mois d'attente sans une bonne suite à leurs revendications, les greffiers ont relancé les hostilités et veulent reprendre le mouvement de grève à partir du 3 mai. A Brazzaville, des menaces de grève sont également brandies par d' autres corporations de fonctionnaires : l'administration du territoire, la communication, les agents municipaux. Tous revendiquent désormais un nouveau statut qui permettra une augmentation substantielle des salaires devenus faibles par rapport au coût de la vie devenu très élevé.
La question du rehaussement des salaires des fonctionnaires est désormais prise au sérieux par les pouvoirs publics qui, en plus, redoutent une montée des revendications sociales avec la fin imminente de la trêve sociale. Ce consensus signé d'accord partie avec les centrales syndicales en 2010 oblige celles-ci à une retenue dans leurs actions, afin de préserver la paix dans ce pays sorti des guerres qui l'ont frappée au cours des décennies 1990 et 2000. Mais son délais de validité touche à sa fin.
Pour devancer cette éventualité, le gouvernement et les partenaires sociaux planchent actuellement sur une évaluation des charges budgétaires supplémentaires relatives à la nouvelle politique de rémunération des agents de l'Etat.
D'ores et déjà, le gouvernement a annoncé que le nouveau point d'indice de calcul des salaires des fonctionnaires sera pris en compte dans le budget de l'Etat exercice 2014.
« Le statut général de la fonction publique sera révisé, les effets financiers seront pris en compte dans le budget de l'Etat exercice 2014 après une évaluation », a indiqué récemment Daniel Mongo, un responsable syndical, au sortir d'une phase de négociations avec les membres du gouvernement.