Une certaine accalmie était observée samedi après des heurts sanglants la veille opposant des éléments des ex-rebelles de la Séléka (au pouvoir) et des civils à Bangui, la capitale de la République centrafricaine (RCA), où un proche du pouvoir de Michel Djotodia a jugé la situation sociale " extrêmement explosive", appelant à l'aide de la communauté internationale. "Aujourd'hui, la situation était calme toute la journée", a déclaré samedi soir à Xinhua Prosper Ndouba, porte-parole de la présidence centrafricaine, qui a qualifié de "poussée de fièvre" des échauffourées ayant opposé vendredi à Bangui des combattants de l'ex-coalition rebelle de la Séléka et des civils, causant entre un et six morts, selon différentes sources.
Sans établir les responsabilités de ces incidents qui illustrent la persistance du climat d'insécurité dans cette ville, Ndouba a pointé la circulation d'importantes quantités d'armes distribuées, selon lui, par l'ancien régime de François Bozizé. "On a l'impression qu'il y a des forces obscures derrière ces événements ", a-t-il commenté.
Ces incidents sont devenus monnaie courante depuis l'arrivée au pouvoir de la Séléka, président de transition pour une période de dix-huit mois en principe jusqu'à la tenue de nouvelles élections présidentielle et législatives destinées à doter la RCA de nouvelles institutions démocratiques, lesquelles lui permettront de retrouver sa place au sein de la communauté où elle a été exclue après la prise du pouvoir de Michel Djotodia le 24 mars jugée "anticonstitutionnelle".
A la chute du pouvoir de Bozizé, l'ex-alliance rebelle comptait dans ses rangs environ 5 000 combattants lors de son entrée à Bangui, rapporte Prosper Ndouba pou qui le nouveau pouvoir se retrouve aujourd'hui avec plus de 20 000 jeunes désoeuvrés parmi lesquels des malfrats ayant volontairement fait acte d'enrôlement. "On est dans une situation extrêmement explosive", s'est-il alarmé. Car, à l'en croire, le nouveau pouvoir est dans l'incapacité de procéder au désarmement de ces combattants.
"Le désarmement nécessite beaucoup d'argent. Les autorités actuelles ont hérité d'un pays où il n'y avait pas de casernes militaires. Il faut trouver des sites pour recaser ces éléments. Il faut les nourrir et les réinsérer dans la société", a-t-il jugé. "Cela fait trois mois que le président Michel Djotodia est au pouvoir. Il n'a reçu aucune aide de la communauté internationale pour désarmer qui que ce soit. Il faut aider financièrement ce pays", a plaidé le porte-parole de la présidence qui a par ailleurs regretté le déploiement toujours attendu des troupes supplémentaires en vue de l'augmentation des effectifs de la Force multinationale de l'Afrique centrale (FOMAC).
Depuis le 18 avril lors d'un sommet à N'Djamena au Tchad, les pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale ( CEEAC) avaient pris l'engagement de porter à 2 000 hommes les effectifs de cette force chargée du maintien de la paix en RCA, établir pour l'heure, à quelque 1 200 éléments.