Semblable à celle opérant en Egypte, le mouvement "Tamarod" (Rébellion) en Tunisie a annoncé mercredi qu'environ 170.000 Tunisiens ont déjà signé une pétition réclamant la dissolution de l'Assemblée constituante.
"L'objectif de ce mouvement, composé de jeunes indépendants sans orientations politiques, est de dissoudre la Constituante qui a perdu toute sa légitimité ainsi que la suspension voire même l' annulation du projet de la nouvelle Constitution actuellement en débat", a déclaré lors d'une conférence de presse à Tunis le coordinateur de "Tamarod".
Dans une perspectives d'éviter au pays le vide politique en cas de dissolution de la Constituante, le mouvement "Tamarod" a également annoncé le recours à une commission d'experts en droit constitutionnel afin de doter le pays dans les brefs délais d'une Constitution "sans pièges ni bombes à retardement" faisant allusion à l'actuelle version de la Constitution.
Selon lui, "Tamarod est un mouvement spontané sans rapport aucun avec quelconque parti politique (..) mais tout parti désireux de le rejoindre sera le bienvenu à moins que sa participation se fasse sous le seul slogan de la patrie".
Membre du comité de coordination de ce mouvement, Mehdi Saïd a confié aux journalistes que "Tamarod" ne s'oppose ni au parti islamiste majoritaire Ennahdha ni à aucun autre parti du paysage politique tunisien.
"L'objectif du mouvement n'est autre que lutter contre la violence, contre les politiques imprudentes et essentiellement contre un jeu politique malpropre en Tunisie", a déclaré Saïd.
Evoquant une les croisements entre son mouvement et celui qui porte le même nom en Egypte, le porte-parole de "Tamarod" en Tunisie Mohamed Bennour a expliqué que "l'un et l'autre personnifient le refus par les deux peuples du concept de l'Islam politique qui augure de l'Etat théocratique avide d'argent politique".
Cependant, une différente majeure se présente entre les deux mouvements (tunisien et égyptien) : "toute l'opposition égyptienne s'est ralliée au mouvement sous le nom de la patrie tandis qu'en Tunisie, l'opposition n'a pas encore une position claire"