Les partisans du nouveau régime de l'Egypte ont accueilli l'investiture du nouveau gouvernement. De leur côté, ceux qui soutiennent le président déchu ont critiqué cet évènement. Les frères musulmans qualifient ce cabinet intérimaire d'illégitime.
Le Premier ministre Hazem Beblawi a regroupé ses 35 ministres et ses 3 vices premiers ministres. Ils auront un aperçu du plan de redressement prévu par le président par interim Adly Mansour, pour faire suite à la destitution de Mohamed Morsi.
Ashraf Amin, conseiller politique du Ministère de l'intérieur
"Le Premier ministre a choisi un gouvernement à dominance technocrate pour éviter toute tractation politique. Mais la plupart des membres du cabinet sont libéraux. Il n'y a pas d'islamiste. Ceux-ci ont refusé de se joindre au cabinet. Beblawi a préféré garder 5 ministres du gouvernement Morsi et 6 du gouvernement pré-Morsi."
Mise à part l'organisation des élections parlementaires et présidentielles à venir, le gouvernement a une lourde tâche entre ses mains. Les frères musulmans ont exclu le nouveau gouvernement... et ils appellent l'intensification des manifestations pour le retour de Morsi à la tête du pays.
Ashraf Amin, conseiller politique du Ministère de l'intérieur
"Assurer la sécurité est un objectif crucial. Nous avons mis en place un nouveau ministère dans ce but. Il s'agit du Ministère de la Réconciliation Nationale. Celui-ci doit tendre la main aux frères musulmans et aux partisans de Morsi. S'attaquer à la crise économique constitue aussi une priorité."
Mais le gouvernement peut-il aussi assumer cette lourde responsabilité durant son mandat de 6 à 7 mois?
Ibrahim Al Asar, habitant du Caire
"Je pense que c'est possible. Ce sont tous des technocrates et ils n'ont aucun agenda personnel politique. Il y a de l'espoir."
Ahmed Aly, habitant du Caire
"La plupart de ces ministres, nous les avons déjà vus auparavant. Il n'y a pas assez de nouveaux. Ils ont échoué avant et ils échoueront à nouveau."
Qu'ils acceptent ou qu'ils rejettent le choix des ministres, les Egyptiens espèrent seulement que le gouvernement par interim saura réussir là où ses prédécesseurs ont échoué... à savoir unifier le peuple égyptien.