Jusqu'à présent, les forces de sécurités tunisiennes sont parvenues à identifier et localiser environ une trentaine de terroristes retranchés dans les hauteurs de la province de Kasserine, au centre-ouest du pays et frontalière avec l'Algérie, a révélé mercredi le ministre tunisien de l'Intérieur, Lotfi Ben Jedou.
"La moitié des éléments terroristes retranchés dans la montagne Chaâmbi (Kasserine) sont de nationalité algérienne", a précisé M. Ben Jedou lors d'un passage exclusif à la radio privée tunisienne Mosaïque Fm.
Selon lui, "la Tunisie connait actuellement la situation sécuritaire la plus sûre depuis la révolution" faisant état de plus de 20 000 arrestations en l'espace de six mois parmi eux figurent 300 terroristes, "ceci signifie que la police et la garde nationale ont redoublé d'efforts", a-t-il accentué.
"Ces terroristes, a-t-il poursuivi, ne doivent pas faire peur aux Tunisiens et c'est à la garde nationale et aux forces militaires de protéger les Tunisiens".
Le ministre a tenu à clarifier que les terroristes installés sur le territoire tunisien programmaient le "partage" du pays en trois "Emirats" (territoires gouvernés selon la loi islamique) au nord, centre et au sud du pays. En outre, toujours selon M. Ben Jedou, une série d'attentats à l'explosif auraient dû être exécutées dans plusieurs provinces.
Interrogé sur la récente fuite d'un document de l'agence de renseignements américaine (CIA) mettant en garde contre un éventuel assassinat de l'opposant-député Mohamed Brahmi (abattu le 25 juillet dernier), M. Ben Jedou a affirmé n'être informé de l'existence dudit document qu'après l'exécution de l'assassinat après quoi il a donné ses instructions pour ouvrir une enquête en la matière.
"Le document en lui-même prouve l'innocence du ministre de l'Intérieur puisqu'il (document) ne comporte aucun tampon ni signature de ma part", a argumenté le responsable tunisien. D'autant que "les procédures adoptées sont tout à fait légales".
M. Ben Jedou a également insisté qu'il n'est informé qu'après vérification de la convenance et le degré du sérieux du document en question. Et d'estimer qu'"il y a eu des erreurs notamment au niveau de l'appréciation du document reçu, du manque de rapidité à le traiter ainsi qu'au niveau de sa fuite".
Sur un autre plan, M. Ben Jedou a dévoilé que les autorités sécuritaires ont déjà ordonné des "protections rapprochées" autour des deux personnalités nationales appartenant au parti islamiste Ennahdha (Renaissance), qui conduit la coalition tripartite majoritaire au pouvoir : il s'agit de la première vice-présidente de la Constituante Meherzia Laabidi et le membre du conseil de la Choura (parlement interne d'Ennahdha) Ameur Laarayedh.
Dans les rangs de l'opposition, plus de 58 personnalités bénéficient déjà, toujours selon le ministre de l'Intérieur, de protections rapprochées. "Nous protégeons nos personnalités nationales sans que certaines le sachent et même lors de leurs voyages à l'étranger", a-t-il conclu.