L'Assemblée constituante tunisienne doit entamer samedi l'examen de la loi de finances complémentaire pour l'exercice 2013, une loi qui augure d'une hausse du déficit budgétaire (2013) à 6,8% du PIB contre 5,9% projetés initialement, l'équivalent d'un déficit de 608 millions de dinars (368 millions USD).
Les gouvernements ayant dirigé la Tunisie tout au long des trois dernières années de transition (depuis le 17 décembre 2010) ont été tous obligés d'opter pour des lois de finances rectificatives afin de pouvoir exécuter intégralement les stratégies budgétaires annuelles du pays.
Pour éclairer les raisons derrières l'adoption d'une loi de finances complémentaire, l'Assemblée constituante a, en effet, avancé des nouvelles pressions dues à la révision de la croissance mondiale, particulièrement dans la zone euro, la chute du taux de change du dinar par rapport au dollar américain et à l'euro.
Il faut en outre compter la fluctuation du prix du baril de pétrole et l'abaissement par l'Italie de ses achats de gaz algérien transitant par le territoire tunisien.
Intitulé "Equilibre escompté en 2013", un document publié par le bureau de l'Assemblée constituante a expliqué l'aggravation du déficit budgétaire tunisien par les "besoins supplémentaires évalués à 3 266 millions de dinars engendrés par la hausse des besoins en compensation à raison de 1 314 millions de dinars, une hausse de 400 millions au titre de la recapitalisation des banques publiques en plus des dépenses imprévues soit 100 millions de dinars" (un dinar vaut 0,60 USD).
Mis à part l'accroissement du service de la dette, des besoins additionnels nets des entreprises publiques, ce déficit (budgétaire) s'impute aussi au "manque à gagner" des ressources non fiscales (dons, recettes de la privatisation, etc.) outre des difficultés à mobiliser de l'emprunt extérieur notamment du côté de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement (BAD).