Les fêtes de fin d'année sont célébrées au Burundi dans un contexte de grande pauvreté monétaire, a-t-on constaté à Bujumbura lors d'un micro-trottoir réalisé au marché "City Market", classé parmi les plus importants de la capitale burundaise.
Pour Paul Ntahonkiriye, cultivateur de profession croisé sur place en train de s'approvisionner en vivres, même si les prix des denrées alimentaires généralement sollicitées par les consommateurs comme la viande, le poisson, le riz et la pomme de terre n'ont pas augmenté comme lors des années antérieures à pareille époque,les consommateurs se font rares à cause de la problématique de pauvreté monétaire.
"On ne constate aucune bousculade pour acheter des vivres pour Noel comme dans le temps, faiblesse de pouvoir d'achat oblige", a martelé le vieil homme sur un ton de chagrin avant de rebrousser chemin vers sa demeure familiale à Gatumba.
Même son de cloche chez la commerçante Dévote Harushimana, trouvée en train de vendre du petit pois, un aliment normalement prisé lors des fêtes de fin d'année et même recherché par des Burundais de petite condition pour autant que le prix pratiqué soit abordable.
"Les clients viennent au compte goutte. Nous vendons très difficilement et nous constatons une grosse misère au sein de la population. On ignore les causes réelles de ces méventes, mais je constate tout simplement que je me suis approvisionné 25 km de petit pois chez un grossiste très tôt dans la matinée. Toutefois à cette heure-ci (10 heures locales), je n' ai pas encore vendu un seul kilogramme", se plaint cette vendeuse habitant dans une banlieue de la commune urbaine de Kinama en Mairie de Bujumbura.
Elle a ajouté que même si un kilogramme de petit pois se vend à un prix de 1.700 FBU (à peu près 1 USD) normalement abordable lors des années passées. "Les clients affichent une mine désintéressé quand ils arrivent près de nos stands au motif que les prix pratiqués s'avèrent élevés", a-t-elle déploré.
Le commerçant Gilbert Bavugamenshi, 48 ans, vendeur du sucre et du sel, estiment que les méventes observées actuellement au City Market sont essentiellement consécutives aux méfaits de l' incendie ayant ravagé le marché central de Bujumbura en janvier dernier.
A l'ancien marché central de Bujumbura, "on pouvait espérer vendre il y avait au moins du mouvement parce que l'édifice était bien situé au centre de la capitale et constituait un carrefour pour desservir tous les axes menant à divers coins du pays", a-t- il fait remarquer.
Un commerçant de viande, qui a requis l'anonymat, a indiqué qu' au cours des cinq dernières années, il parvenait à écouler au moins des viandes de cinq vaches par jour de fête.
Pour Noël de cette année, "je parviens à peine à vendre deux vaches abattues pour la circonstance", a-t-il déclaré. Pourtant, a- t-il souligné, le prix de la viande n'a pas été revu à la hausse car il est toujours fixé à 6.000 FBU (presque 4 USD).
Pour lui, l'une des solutions à cette problématique de la vie chère, serait que les autorités prennent des mesures pour réduire les taxes appliquées sur les denrées alimentaires.