Le ministre sud-soudanais des Affaires étrangères Barnaba Benjamin a réitéré jeudi que l'armée sud-soudanaise reprendrait bientôt le contrôle des villes de Bor et de Bantio qui sont actuellement occupées par les rebelles restés loyaux à l'ancien vice-président Riek Machar.
"Le gouvernement du Soudan du Sud maîtrise complètement les situations, et il n'y a pas de présence rebelle, sauf dans les villes de Bor et de Bantio", a déclaré jeudi M. Benjamin aux journalistes à l'issue de sa rencontre avec le président soudanais Omar el-Béchir à Khartoum.
"La position du gouvernement est constitutionnelle et juridique, et sa responsabilité consiste à imposer la loi et à préserver la souveraineté nationale. Alors que le gouvernement poursuit les négociations à Addis-Abeba, il travaille également à faire revenir à la normale les situations sur le terrain", a-t-il ajouté.
Il a réitéré que son gouvernement contrôlait toutes les installations pétrolières du sud, hormis certaines situées dans l'Etat d'Unité, dont la capitale Bantio est aux mains des rebelles.
"Les gouvernements du Soudan du Sud et de la République du Soudan surveillent de près les régions pétrolières car le pétrole est la principale source de l'économie des deux pays", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, M. Benjamin a réitéré que son pays rejette les demandes des rebelles de libérer les détenus accusés d' avoir planifié un coup d' Etat militaire au Soudan du Sud, en soulignant : "Le Soudan du Sud est gouverné par une constitution, et les détenus ne seront pas libérés avant que les enquêtes ne soient finies. Ces enquêtes ont déjà commencé".
Pour sa part, le ministre soudanais des Affaires étrangères, Ali Karti, a déclaré que la visite de son homologue sud-soudanais à Khartoum avait pour but d' accélérer la mise en place des accords de coopération signés par les deux pays.
M. Benjamin, qui est arrivé jeudi à Khartoum, a rencontré le président soudanais Omar el-Bachir et lui a transmis un message de la part du président sud-soudanais Salva Kiir Mayardit.
Le Soudan du Sud est actuellement le théâtre d'affrontements entre deux factions militaires, une issue de la tribu Dinka, à laquelle appartient le président Kiir, et l' autre de la tribu Nuer, à laquelle appartient l' ancien vice-président Riek Machar.
Les affrontements ont fait plus d'un millier de morts et ont entraîné le déplacement de plus de 121.600 personnes, selon les statistiques de l'ONU qui indiquent également que 63.000 personnes ont trouvé refuge dans les camps de l'ONU à travers le pays.