Le chef du gouvernement tunisien Ali Laarayedh vient de présenter officiellement sa démission au président de la République Moncef Marzouki, lequel chargera dans les heures qui suivent le nouveau Premier ministre Mahdi Jemaa de former son cabinet.
Conformément à la feuille de route de sortie de crise en Tunisie signée dans le cadre du dialogue national, M. Laarayedh a annoncé sa démission lors d'une conférence de presse au palais présidentiel de Carthage après l'avoir remis au président Marzouki.
"Comme promis, le gouvernement a présenté officiellement sa démission en adéquation avec les dispositions de la feuille de route du dialogue national suite notamment à l'élection des membres du conseil de l'instance électorale", a souligné M. Laarayedh.
"Le pays, a-t-il appuyé, se veut désormais sur la bonne voie (...) et se prépare pour la tenue des élections générales". Tout l'espoir, a-t-il estimé, est de voir un modèle de transition démocratique "made in Tunisia", pour reproduire ses expressions.
"Une fois la visibilité politique aboutie, l'avenir assuré et le pays fin prêt à organiser des élections, l'actuel gouvernement a rempli son engagement en présentant sa démission".
La veille, (mercredi tard dans la nuit), l'Assemblée constituante avait élu les neuf membres du conseil de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) : condition imposée par Laarayedh pour faire passer son pouvoir à son successeur.
Le chef du gouvernement sortant Laarayedh a confirmé être chargé par le président Marzouki de remplir l'intérim à la tête de son cabinet qui gèrera les affaires courantes du pays jusqu'à la composition du nouveau cabinet de Mahdi Jemaa. Ce dernier devrait avoir l'aval de Marzouki ce jeudi même.
Une fois avalisées par M. Marzouki, la composition du nouveau gouvernement , devant être indépendant et apolitique, ainsi que sa déclaration feront l'objet d'un débat parlementaire à la Constituante avant son approbation.
Après avoir achevé le processus gouvernemental et électoral (passation du pouvoir et mise en place de l'instance électorale), la feuille de route de sortie de crise en Tunisie stipule que l'Assemblée constituante approuvera la nouvelle Constitution dans un délai ne dépassant pas le 14 janvier 2014, date de la célébration du troisième anniversaire de la révolution tunisienne.