Alors que son pays est accusé par un comité d'experts de l'ONU de soutenir les rebelles du M-23 à présent liés par un accord de paix avec Kinshasa, la ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo a estimé mercredi à Xinhua que la solution aux crises de l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) réside dans la promotion de la gouvernance.
Réputée une femme à poigne, Louise Mushikiwabo a balayé d'un revers de main les accusations des experts onusiens, les qualifiant de « sans fondement », avant de désigner à mos voilés le pouvoir congolais comme le principal responsable des multiples conflits qui affectent la région méridionale de son territoire, à cause d'un défaut de gouvernance.
« C'est évident, c'est lié à l'histoire, mais ce ne sont pas des questions qu'on ne peut pas résoudre », a-t-elle remarqué dans un entretien à Xinhua mercredi en marge des travaux du 22e sommet de l'Union africaine (UA) qui ont lieu cette semaine dans la capitale éthiopienne.
Elle élargit son jugement à l'ensemble de la région des Grands Lacs en suggérant de « s'attaquer aux vraies problèmes liés à la stabilisation » des Etats. « La gouvernance, j'entends la priorité aux citoyens, j'entends un dialogue avec ses citoyens. Ces conflits qui finissent en armes sont en réalité des conflits humains », a-t-elle démontré.
« Et donc, pour nous les vraies questions qu'on devrait se poser, c'est comment répondre aux besoins des citoyens ? Comment gérer notre diversité. Et surtout en tant que région aller vers une solution qui nous permette de vivre en paix pendant très longtemps, qu'on n'aille pas vers des solutions qui durent deux ou trois ans », a-t-elle ajouté, à la veille d'une réunion de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) prévue vendredi à Addis-Abeba sur les crises de la région.