Côte d'Ivoire : un business florissant se crée autour de la campagne électorale

"La commande de T-shirts qui a été faite chez nous par des candidats est si forte que nous nous sommes obligés de nous subdiviser en deux équipes. Une qui travaille le jour et une qui travaille la nuit", confie Laure Kah, gérante d'une imprimerie à Abidjan.

Le compte à rebours a commencé pour l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire prévu pour le 25 octobre prochain.

Débutée le 9 octobre dernier, la campagne électorale qui précède le scrutin fait son petit bonhomme de chemin, même si ce n'est pas encore la vitesse de croisière dans les différentes régions du pays.

La campagne électorale comporte un enjeu politique important pour la Côte d'Ivoire. Mais au-delà de cet aspect, elle représente une affaire en or pour nombre de personnes.

Manifestement, le business électoral est florissant et les opérateurs économiques de plusieurs secteurs se frottent les mains.

Maisons de location de véhicule, imprimeurs chargés de confectionner les T-shirts, affiches, dépliants et autres supports, stations-services, services traiteurs, entreprises de location de bâches, de chaises et de sono, la liste est longue.

Le business marche avec la campagne électorale

"Quand il fait chaud pendant les meetings nous sommes contents car les gens ont soif et nos sachets d'eau marchent bien", note pour sa part toute souriante Coulibaly Maïmouna, une élève reconvertie pour la circonstance en vendeuse de sachets d'eau.

Comme elle, plusieurs élèves et étudiants ont fait une reconversion, surtout pendant le week-end, et s'en sortent très bien.

"Concernant le carburant, il faut dire que ça marche dans les stations. Il n'est pas encore midi et nous avons déjà servi plus de 2 000 litres de gas-oil", a révélé dans la matinée Frédéric Gueu, le gérant d'un station-service à Man (ouest de la Côte d'Ivoire).

L'on se bouscule dans les sociétés de location de véhicule où une véritable surenchère a vu le jour. Pour des véhicules d'ordinaire mis en location à 20 000, 30 000 ou 50 000 francs CFA (40 dollars, 60 dollars ou 100 dollars US) par jour selon les catégories d'engin, il faudra désormais débourser le double de chaque tarif.

Il convient aussi de noter qu'après la plupart des meetings, un repas est servi aux participants composés de chefs traditionnel, cadres, militants, sympathisants et anonymes qui ont effectué le déplacement. Dans la plupart des cas, des services traiteurs sont commis pour le service, ce qui représente une affaire en or pour ces structures.

La campagne électorale est ainsi en marche, et avec elle un business électoral florissant qui fait grimper les chiffres d'affaires.

Les grandes entreprises comme les petits commerçants, chacun y trouve pour son compte.

La dimension économique de la campagne électorale est alors une réalité tangible.