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Force africaine en attente : signature de l'accord de siège de la base logistique prévue au Cameroun

Xinhua | 13.10.2015 13h30

Le processus d'opérationnalisation de la Force africaine en attente (FAA) a franchi une nouvelle étape décisive lundi à Yaoundé, où le gouvernement camerounais et l'Union africaine (UA) ont signé l'accord de siège pour l'implantation de la base logistique continentale de cette force prévue à Douala, la métropole économique du pays.

Attendue depuis la décision de sa création prise par les chefs d'Etat de l'UA en 2005, la FAA se veut une réponse pour la résolution des crises sécuritaires et humanitaires qui affectent l'Afrique. D'un effectif fixé à 25.000 hommes, cette force se compose de cinq brigades régionales, des unités prépositionnées constituées par les différentes communautés économiques régionales de ce continent.

C'est un dispositif supplémentaire à la mise en œuvre de l'Architecture de paix et de sécurité adoptée par l'UA dès sa création en 2002, sur les cendres de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), fondée en 1963 au lendemain des indépendances africaines.

Confié au général Sékouba Konaté, l'ex-président guinéen par intérim, le processus de matérialisation de ce projet a enregistré peu d'avancées significatives, faute de financements nécessaires, un écueil auquel l'UA se heurte depuis toujours dans la mise en œuvre de ses opérations.

Ainsi, l'organisation panafricaine est dépendante des aides extérieures, comme le démontre par exemple le budget de 280 millions de dollars de 2013 de l'organisation panafricaine, financé à 96,16% par les partenaires internationaux, selon un rapport officiel.

Pour le commissaire à la paix et la sécurité de l'UA, Smaïl Chergui, signataire avec le ministre camerounais en charge de la Défense Joseph Beti Assomo de l'accord de siège de la base logistique continentale de la force, "en offrant un site et des facilités pour l'implantation de la base logistique continentale, le Cameroun a déjà montré la voie".

"En outre, a ajouté le diplomate algérien, la signature de cet accord permettra aux partenaires de l'Union africaine de matérialiser les promesses de soutien qu'ils ont formulées. Je voudrais vous informer dans cette perspective qu'au titre du renforcement des capacités de déploiement rapide de l'Union africaine, un partenaire vient de nous accorder une contribution de 3 millions de dollars".

Le financement évoqué sans mention de son donateur est destiné, entre autres, à l'acquisition de tentes, de véhicules, de groupes électrogènes, de cuisinières roulantes, des équipements de systèmes d'information et de communication, y compris la formation des personnels sur ces matériels.

C'est une première concrétisation des promesses d'aide faites par les partenaires techniques et financiers internationaux pour un budget prévisionnel initial d'environ 50 milliards de francs CFA (100 millions de dollars) pour ce processus.

Cinq objectifs majeurs, a souligné le ministre Beti Assomo, sont mis en avant dans l'opérationnalisation de la FAA : la capacité de déploiement rapide dans les crises depuis 2013, la capacité de déploiement de la Force africaine en attente en 2015, l'action humanitaire, la sécurité et la sûreté maritime et la protection civile.

Pour cette raison, le mandat de la force "inclut des missions d'intervention dans le cas de génocide, de crimes de guerre ou de crimes contre l'humanité. A cela s'ajoute désormais les catastrophes naturelles et les pandémies, comme celle que nous avons vécue pour venir à bout de l'épidémie d'Ebola", selon Smaïl Chergui.

L'UA promet son opérationnalisation avant l'année en cours. Mais en attendant, le projet doit encore établir une liste précise de matériels à stocker à la base logistique continentale sise à la base navale camerounaise à Douala, des tableaux d'effectifs nécessaires à leur gestion et à leur maintien en condition, et enfin une idée précise des coûts de fonctionnement de la structure.

"Nous allons procéder dans les prochains jours à une évaluation minutieuse des besoins urgents pour le démarrage du projet, étant entendu que la mise en œuvre se fera de façon graduelle et coordonnée, pour atteindre une opérationnalisation totale, en adéquation avec les besoins de la Force africaine en attente et de sa capacité de déploiement rapide", a en outre fait savoir le commissaire à la paix et la sécurité.

Un exercice opérationnel, Amani Africa II, est en outre annoncé pour le 19 octobre en Afrique du Sud pour tester le niveau d'opérationnalisation de la force. Un processus déjà observé de la part de "certaines brigades régionales [qui] ont déjà réalisé des actions concrètes dont nous pouvons être fiers", a pour sa part apprécié le ministre camerounais en charge de la Défense.

"Nous citerons ainsi, a-t-il, la Mission interrégionale de soutien au Mali (MISMA) forte de 3.000 hommes des pays de la CEDEAO [Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest], du déploiement de la MICOPAX [Mission de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale pour la consolidation de la paix en République centrafricaine] pour la résolution des crises en République centrafricaine".

La force multinationale mixte de la Commission du Bassin du lac Tchad pour la lutte contre Boko Haram fait aussi partie de la liste.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Yin GAO)
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