Dernière mise à jour à 13h53 le 30/11
La 18e Conférence internationale sur le SIDA et les infections sexuellement transmissibles en Afrique (ICASA) s'est ouverte dimanche à Harare, capitale du Zimbabwe, où les participants doivent faire un bilan des réalisations et des défis qu'ils ont rencontrés face au fléau du VIH ces dernières décennies.
Cette conférence de six jours, sur le thème "Le SIDA à l'ère post-2015 : lier le leadership, la science et les droits de l'Homme", rassemble plus de 5.000 délégués du monde entier, dont des scientifiques éminents, des décideurs politiques, des militants associatifs, des personnes vivant avec le VIH et des responsables gouvernementaux.
Dans son allocution de bienvenue, le ministre zimbabwéen de la Santé David Parirenyatwa a déclaré que les messages-clés de l'ICASA sont que l'Afrique a fait des progrès dans la lutte contre le VIH et le SIDA et que le monde, Afrique incluse, pourrait mettre fin à la pandémie d'ici 2030. Selon lui, le fait que ce fléau mortel fauchait moins de vies et que moins de personnes avaient contracté le VIH rend cet objectif réaliste.
Un autre message de la conférence est que l'Afrique, le continent le plus touché par le VIH, ne doit pas céder à la complaisance et doit renouveler son engagement à accroître les financements pour la lutte contre la pandémie, a ajouté le ministre.
Le vice-président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa a pour sa part appelé à des efforts concertés de toutes les institutions et de tous les partenaires concernés pour assurer une collaboration efficace dans la quête de l'Afrique en faveur d'une couverture de santé universelle, incluant le libre accès à la prévention contre le VIH, les soins et les traitements.
La directrice régionale de l'UNICEF pour l'Afrique orientale et australe, Leila Pakkala, a indiqué pour sa part que si des progrès ont été accomplis, davantage d'efforts sont nécessaires pour augmenter le pourcentage de personnes séropositives en Afrique recevant un traitement, actuellement de 41%.
Notant que l'Afrique avait fait des progrès dans la réduction de la transmission du VIH de la mère à l'enfant, Mme Pakkala a appelé à davantage d'efforts pour atteindre l'objectif d'éliminer la transmission mère-enfant.
Selon elle, depuis 2000, plus de 1,3 million de nouvelles infections chez les enfants ont été évitées grâce à des programmes de prévention, alors que le taux de transmission est tombé de 38% à 15%. Pendant cette période, au moins 30 millions d'infections par VIH ont également été évitées et 8 millions de personnes qui auraient pu mourir ont survécu grâce à un meilleur accès aux traitements, a-t-elle dit.
"Nous pouvons dire en toute confiance que les progrès réalisés dans la riposte au VIH sont l'une des grandes réussites des Objectifs du Millénaire pour le développement", a lancé Mme Pakkala.
Avec une corrélation évidente entre SIDA, productivité et pauvreté, une riposte efficace face au SIDA est donc cruciale pour soutenir et assurer un développement durable en Afrique, a souligné la responsable onusienne.