Dernière mise à jour à 08h49 le 21/01
L'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire a demandé au Burkina Faso de retirer le mandat d'arrêt contre son président Guillaume Soro afin de "ne pas mettre à mal" les relations entre les deux pays voisins.
Dans un communiqué transmis à Xinhua, le Bureau de l'Assemblée nationale réuni mercredi à Abidjan "exige le retrait pur et simple" du mandat d'arrêt émis par la justice militaire burkinabé contre M. Soro.
Le mandat émis vendredi par le tribunal militaire de Ouagadougou a été délivré lundi aux autorités ivoiriennes par Interpol.
Il concerne des supposées écoutes téléphoniques qui compromettraient M. Soro dans le coup d'Etat manqué du 17 septembre au Burkina Faso.
Pour l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire, le mandat a été délivré "au mépris des relations de bon voisinage" entre les deux pays ainsi que "des us et coutumes diplomatiques".
Le parlement ivoirien "s'insurge" contre ce mandat d'arrêt "juridiquement inopérant et diplomatiquement inconséquent et inamical" et propose l'envoi d'une "mission d'information parlementaire" auprès des autorités du Burkina Faso.
Pour les députés ivoiriens, le mandat d'arrêt "risque d'exacerber les tensions communautaires et développer un sentiment de rejet, préjudiciable aux relations séculaires d'amitié et de fraternité entretenues par les deux pays".
Lundi, la présidence ivoirienne s'est "étonnée" du mandat et a dit sa ferme volonté de "régler" le problème par la "voie diplomatique".
Les députés encouragent le président Alassane Ouattara à "persévérer dans la voie du règlement diplomatique afin de ne pas mettre à mal les relations entre les deux pays frères".
L'Assemblée nationale appelle les populations ivoiriennes "à l'apaisement et à la sauvegarde des bonnes relations de cohabitation avec leurs frères burkinabé installés en Côte d'Ivoire", conclut le communiqué.
Près de quatre millions de burkinabé vivent en Côte d'Ivoire où ils constituent la plus forte communauté étrangère.
La Côte d'Ivoire et le Burkina Faso ont signé en 2008 un traité d'amitié et de coopération dont la conférence au sommet s'est tenue fin juillet dernier à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.