Dernière mise à jour à 09h57 le 04/03
Le porte-parole du gouvernement du Burkina Faso, Remis Fulgance Dandjinou, a déclaré jeudi que la naturalisation ivoirienne de l'ex-président Blaise Compaoré, visé par un mandat d'arrêt international, ne doit pas empêcher la justice de faire son travail, alors que la Côte d'Ivoire n'extrade pas ses citoyens.
"Que Blaise (Compaoré) devienne Ivoirien ou pas, ça, c'est son problème. Mais la justice doit suivre son cours. Notre problème, c'est de traduire (devant la justice) tous ceux qui ont déstabilisé le Burkina Faso", a déclaré jeudi lors d'un point de presse, le porte-parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou.
M. Dandjinou a expliqué que les autorités ont insisté pour que "tous ceux qui sont responsables de la déstabilisation du Burkina Faso soient traduits devant la justice", rappelant les meurtres des journées insurrectionnelles de fin octobre 2014 et du putsch raté de mi-septembre.
Pour l'opposition ivoirienne, cette naturalisation est "dégradante" pour l'image de la Côte d'Ivoire. Selon Pascal Affi N'Guessan, l'actuel chef du Front populaire ivoirien (FPI de Laurent Gbagbo jugé à la Haye), cela donne une "image triste" de la Côte d'Ivoire, a rapporté les journaux ivoiriens.
Visé par un mandat d'arrêt international, l'ex-président burkinabè, Blaise Compaoré, chassé par la rue en fin octobre 2014, a obtenu la nationalité ivoirienne, suscitant de vives polémiques au sein de l'opinion publique burkinabèe.
Selon le journal officiel du gouvernement ivoirien, M. Compaoré Blaise, né le 3 février 1951 à Ouagadougou, et son frère cadet, François Compaoré, ont été naturalisés ivoiriens.
"Une décision souveraine" qui "ne va rien induire", avait réagi la porte-parole adjointe du gouvernement ivoirien, Affoussiata Bamba-Lamine.
Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir en 1987 par un coup d'Etat dans lequel le père de la révolution Thomas Sankara a été tué, a été chassé par la rue en octobre 2014.
Depuis lors, il est mis en accusation devant la Haute cour de justice pour "haute trahison, attentat à la Constitution" et fait l'objet d'un mandat d'arrêt international.
Depuis sa chute, il est exilé en Côte d'Ivoire, d'où est originaire son épouse. La Côte d'Ivoire est un pays qui n'extrade pas ses ressortissants.