Dernière mise à jour à 11h24 le 14/05
Pour atteindre complètement la quatrième révolution industrielle, l'Afrique aura besoin d'un fort développement infrastructurel pour stimuler la croissance de l'économie numérique du continent, selon les participants au Forum économique mondial (FEM) en Afrique 2016 à Kigali.
Les participants s'exprimant lors de la session spéciale intitulée "Quatrième révolution industrielle de l'Afrique", ont souligné le besoin d'infrastructures bonnes et fortes pour permettre à l'Afrique d'établir un secteur industriel compétitif et promouvoir de plus grands liens industriels.
"Le développement des infrastructures devrait devenir une priorité aux niveaux national, régional et continental. Grâce aux infrastructures requises en place, l'Afrique pourra avancer dans la quatrième révolution industrielle", a souligné Paul Kagamé, président du Rwanda.
Le Rwanda accueille pendant trois jours une réunion de haut niveau qui a attiré plus de 1.500 représentants d'Afrique et d'ailleurs sous le thème "Connecter les ressources de l'Afrique via la transformation numérique".
M. Kagamé a déclaré que le Rwanda avait installé près de 4.000 kilomètres de câbles de fibre optique dans tout le pays pour permettre aux Rwandais d'accéder à Internet.
"Nos espoirs et ambitions pour l'avenir doivent se construire à partir d'une fondation de réalisme lucide. L'Afrique ne peut seulement affirmer sa place à table qu'en la gagnant", a souligné M. Kagamé.
D'après les participants experts, la coopération et l'intégration régionales dans le développement des infrastructures vont abaisser les coûts de transaction, renforcer les marchés régionaux et rendre la production et les exports plus compétitifs.
La quatrième révolution industrielle, basée sur la révolution numérique qui se produit depuis le milieu du siècle dernier, est un terme collectif pour les technologies et les concepts de l'organisation de la chaîne de valeur, qui regroupe les systèmes cyber-physiques, l'Internet des biens et l'Internet des services.
Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement (BAFD), a déclaré que la capacité des pays africains à établir un secteur industriel compétitif était entravée par de mauvaises infrastructures (énergie, transport et communication) qui ont entraîné des coûts élevés de production et de transaction.
"Sans électricité, la transformation numérique n'aura pas lieu. L'Afrique a assez d'être dans le noir; nous ne pouvons mener l'industrialisation sans l'accès à l'électricité. Quand vous parlez de la quatrième révolution industrielle, des infrastructures sont nécessaires pour faire bouger les chose", a-t-il noté.
Un rapport de la BAFD montre que le mauvais état des infrastructures en Afrique subsaharienne -- son électricité, son eau, ses routes, ses technologies de l'information et des communications, réduit la productivité de 40% chaque année.
En 2011, la BAFD a approuvé 184 projets totalisant 9 milliards de dollars, dont des infrastructures chiffrées à 3,4 milliards de dollars.
Selon les statistiques de la Banque mondiale, seulement 38% de la population africaine a l'accès à l'électricité, le taux de pénétration d'Internet est de moins de 10% et seul un quart des routes africaines sont pavées.