Dernière mise à jour à 10h25 le 06/06
Des dizaines de personnes ont pris part samedi à Niamey à une marche de soutien aux populations de Diffa (extrême sud-est, proche du Nigéria) et aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS) nigériennes victimes d'attaques meurtrières du groupe terroriste Boko Haram, a constaté un correspondant de l'agence Xinhua sur place.
Les acteurs de la société, les partis politiques et les syndicats, aux cris "nous voulons la paix", "je suis Diffa", ont interpelé le gouvernement face à ses responsabilités sur le plan de la sécurité des populations.
Pour Moussa Tchangari, responsable du collectif "Resistance citoyenne" organisateur de la manifestation, "cette situation très grave montre l'échec de la politique sécuritaire jusque-là menée par le gouvernement nigérien".
Cette manifestation se tient au lendemain d'une attaque du groupe terroriste Boko Haram à Bosso, l'une des plus meurtrières depuis que le Niger est entré en guerre contre ces terroristes en février 2015.
Selon un bilan officiel provisoire, au moins trente militaires du Niger et deux du Nigéria ont été tués dans la nuit de vendredi à samedi, dans une attaque de leur poste à Bosso, région de Diffa, par Boko Haram.
Ils étaient des centaines de combattants de Boko Haram qui ont attaqué le poste militaire de reconnaissance de Bosso. Dépassés par leur puissance de feu, les militaires nigériens ont été obligés de reculer.
La contre-attaque menée par les Forces de défense et de Sécurité nigériennes tôt samedi matin a permis de reprendre toutes les positions dans la ville de Bosso. "La situation est sous contrôle, le calme est revenu dans cette localité", a-t-on rassuré.
Plusieurs morts et blessés ont été emportés, du coté des assaillants, précise-t-on de même source.
En moins de trois semaines, la zone de Bosso a été quatre fois la cible de ces terroristes, dont la dernière remonte au 2 juin dernier au cours de laquelle au moins neuf civils ont été tués et 13 autres blessés, dont trois gravement, à Yébi, dans la même commune.
Le 27 mai dernier, le même poste militaire de Bosso a subi une première attaque de ce groupe armé, au cours de laquelle une dizaine d'assaillants ont été éliminés par les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) nigériennes, et d'importants matériels saisis.
Les localités de la partie Est du Niger notamment Bosso et Diffa, toutes frontalières du Nigéria, subissent depuis février 2015 des attaques à répétition du groupe Boko Haram, à partir de ses positions nigérianes, qui ont fait des centaines de victimes civiles et militaires nigériens et des milliers de déplacés nigériens et nigérians.