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Niger : début de ramadan dans un climat endeuillé

Xinhua | 07.06.2016 08h47

Le Niger a entamé lundi le ramadan sur tout le territoire national sur fond de deuil cruel avec la perte d'une trentaine de ses militaires dans une attaque du groupe terroriste Boko Haram à Bosso, région de Diffa (extrême sud-est, proche de la frontière du Nigeria).

Selon le Conseil islamique du Niger, le croissant lunaire, annonçant le début du ramadan, a été aperçu dimanche soir dans plusieurs localités des régions du pays, précisément à Falwel et à Dogueraoua, dans la Région de Tahoua (centre).

Cependant, c'est avec une grande tristesse dans l'âme que les Nigériens accueillent cet événement religieux après seulement trois jours de l'une des plus meurtrières attaques de la nébuleuse Boko Haram que le Niger ait subies depuis que le pays est entré en guerre contre ces terroristes en février 2015.

Dans la nuit de vendredi à samedi derniers, au crépuscule, des centaines de combattants de Boko Haram ont pris d'assaut le poste militaire de Bosso, avec une puissance de feu des plus nourries, tuant au moins trente militaires du Niger et deux du Nigeria et blessant plusieurs dizaines d'autres. Ils ont pillé et incendié le camp après leur forfaiture, les militaires ayant déjà abandonné leur base, après plusieurs heures de combat.

Depuis, la localité est désertée par ses habitants qui ont pris la fuite pour se réfugier loin dans d'autres villages de la région. Selon des sources humanitaires, on compte dans un rayon de 60 kilomètres autour de Bosso plus de 120.000 déplacés, dont 60% d'enfants.

Les militaires victimes de cette folie meurtrière de ces terroristes ont été inhumés, dimanche en présence du ministre nigérien de la Défense, Hassoumi Massaoudou, dépêché sur les lieux pour apporter le message de soutien, de compassion et de condoléances du président Mahamadou Issoufou et de l'ensemble du peuple nigérien aux Forces de défense et de sécurité.

"Nous sommes très meurtris par ce qui s'est passé ici. Mais il faudra continuer à se battre, l'affront sera lavé et vos camarades seront vengés. Cette guerre nous la remporterons", a déclaré le ministre de la Défense à l'endroit des soldats.

Trois jours après ce carnage, les Nigériens sont toujours sous le choc et l'indignation avec un esprit taraudé par d'innombrables questionnements sur ce triste événement.

Cette attaque intervient après une longue série d'attaques à répétition du groupe terroriste depuis février 2015, à partir de ses positions nigérianes, visant notamment Bosso et Diffa, toutes frontalières du Nigeria.

En moins de trois semaines, la zone de Bosso a été quatre fois la cible de ces attaques, qui ont fait une trentaine de victimes. La dernière remonte au 2 juin dernier et a visé le village de Yébi, à seulement quelques kilomètres de Bosso.

Pire, le 27 mai dernier, le même poste militaire de Bosso a subi une première attaque de ce groupe, au cours de laquelle une dizaine d'assaillants ont été éliminés par les Forces de défense et de sécurité nigériennes, et d'importants matériels saisis.

Certes, la contre-attaque menée par les Forces de défense et de sécurité nigériennes tôt samedi matin a permis de reprendre toutes les positions dans la ville de Bosso, mais déjà vidée par sa population meurtrie.

"A quand la fin de ces incursions meurtrières de cette secte satanique ? A quand l'éradication totale de cette secte abominable, sans foi ni loi, animée par une rage sans fin de tuer sans distinction d'âge, de sexe ni de religion ?", s'exclame Oumarou Hassane, enseignant à la retraite à Niamey.

En rappel, toutes ces exactions meurtrières de la secte continuent alors même que l'état d'urgence est instauré depuis plus d'un an dans la région de Diffa, face à la situation sécuritaire jugée préoccupante.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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