Dernière mise à jour à 09h08 le 29/06
Le gouvernement kenyan prévoit de rapatrier, d'ici à la fin 2016, environ 150.000 réfugiés somaliens du camp de réfugiés de Dadaab, situé dans l'est du Kenya et proche de la frontière avec la Somalie.
Ce plan a été dévoilé dans un communiqué à l'issue de la réunion, le week-end passé, de la Commission tripartite pour le rapatriement volontaire des réfugiés somaliens vivant au Kenya, commission constituée de représentants du Kenya, de Somalie, et du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Le programme de rapatriement volontaire a permis jusqu'à présent le retour dans leur pays de plus de 16.000 réfugiés somaliens, et il sera mis en œuvre avec le soutien continu du Kenya, de la Somalie et de leurs partenaires, indique ce communiqué.
"Les parties ont évalué à 150.000 personnes les perspective d'une réduction de la population vivant dans les camps de Dadaab d'ici à la fin 2016, dans le cadre de retours volontaires en Somalie, de déplacements de réfugiés non-somaliens, de la désinscription de ressortissants kenyans enregistrés comme réfugiés, et d'une campagne de vérification de la population", indique le communiqué.
Cette réunion a eu lieu en présence du ministre somalien des Affaires étrangères, Abdusalam Hadliye Omer, et du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi.
"La commission a demandé aux comités technique tripartites de conclure des mesures de soutien et des modalités opérationnelles concrètes qui seront fournies au Kenya et en Somalie", indique le communiqué.
Le mois dernier, le Kenya a décidé de fermera le camp de Dadaab et de rapatrier les plus de 300.000 Somaliens qui y vivent, évoquant des préoccupations environnementales et de sécurité.
La Somalie a déclaré qu'elle était prête à accueillir ses citoyens à leur retour au bercail.
Le camp de Dadaab, le plus grand au monde, a été établi il y a plus de 20 ans pour accueillir les réfugiés somaliens.
Le processus de fermeture de ce camp impliquera l'identification des réfugiés non-somaliens qui seront amenés au camp de Kakuma au Kenya, et les ressortissants locaux qui vivent dans ce camp obtiendront une assistance humanitaire, selon ce communiqué.
Fin mai, le nombre de réfugiés somaliens enregistrés à Dadaab avait diminué à 326.000, soit 100.000 personnes de moins qu'il y a cinq ans, principalement en raison des retours spontanés en Somalie, selon le communiqué.
M. Grandi a appelé à un soutien financier accru du fait que le HCR allait augmenter l'indemnité de rapatriement offerte aux réfugiés, estimant que le financement sera un facteur déterminant considérable dans la rapidité du processus.
"Nous prévoyons d'augmenter cette indemnité ou de la doubler car c'est ce qu'ont demandé la plupart des réfugiés qui veulent réellement rentrer chez eux. Cette indemnité nécessite de l'argent pour payer la nourriture et d'autres articles non alimentaires. Mais au total, l'aspect le plus important du processus de rapatriement sera l'argent", a déclaré M. Grandi.
La Somalie et le Kenya ont conclu un accord pour procéder aux rapatriements de manière humaine et digne, a déclaré M. Omer.
"La sécurité (des réfugiés) est assurée et des terres (en Somalie) ont été attribuées pour les réfugiés. Tous les travaux sont en cours et 20.000 Somaliens ont exprimé leur volonté de rentrer chez eux", a déclaré M. Omer.
La commission tripartite s'est engagée à dialoguer avec des partenaires bilatéraux et multilatéraux pour collecter les fonds nécessaires afin de faciliter le rapatriement.
Le Kenya estime qu'au moins 200 millions de dollars sont nécessaires pour achever le rapatriement d'une manière humaine.
La commission tripartite a convenu de se réunir en octobre pour examiner les progrès réalisés dans le rapatriement volontaire.
Le Kenya est convaincu que le groupe islamiste somalien Al-Shabab dispose de repaires à Dadaab.
Les combattants d'Al-Shabab ont mené plusieurs attaques terroristes au Kenya ces dernières années.