Dernière mise à jour à 08h52 le 01/07
Le Soudan du Sud a annulé cette année les festivités prévues pour la Fête de l'indépendance, en raison des difficultés économiques que connaît le pays après deux années de guerre civiles qui ont mis à mal son secteur pétrolier.
Le ministre de l'Information, Michael Makuei, a déclaré jeudi à Xinhua qu'il n'y aurait pas de festivités le 9 juillet pour célébrer la Fête de l'indépendance, à cause des difficultés économiques que connaît le pays, avec une inflation de près de 300%, suite à la dépréciation de 90% de la livre sud-soudanaise dans le sillage de sa dévaluation en 2015.
"Cette année, il n'y aura pas de festivités pour célébrer la Fête de l'indépendance. Le président publiera simplement un communiqué cette fois-ci", a déclaré M. Makuei à Juba.
M. Makuei a expliqué que l'argent destiné aux célébrations de l'indépendance serait à la place affecté au paiement des salaires de certains des fonctionnaires en grève, comme les professeurs d'université, les juges et les enseignants.
La production pétrolière des gisements des États du Haut-Nil et d'Unité dans le nord du pays a chuté de 350.000 barils par jour (bpj) à moins de 160.000 bpj, un facteur dont l'impact a été encore amplifié par la chute mondiale des cours pétroliers.
Ce pays dépend du pétrole pour financer 98% de son budget central. Le Soudan du Sud a obtenu son indépendance du Soudan le 9 juillet 2011, après plus de vingt années de guerre soldées par une séparation amère.
Il a de nouveau plongé dans les conflits en décembre 2013 lorsque le président Salva Kiir avait accusé son vice-président Riek Machar de préparer un coup d'État, des accusations démenties par celui-ci, qui ont débouché sur une spirale de violences et de représailles.
Le président Kiir et l'ex-chef rebelle et actuel vice-président Machar avaient signé en août dernier un accord de paix qui ouvrait la voie à la formation d'un gouvernement d'union nationale de transition, pour mettre fin à plus de vingt ans de guerre civile.
Toutefois, les experts soulignent que cet accord de paix fragile reste menacé par les querelles entre les deux parties sur les questions controversées de la création de 28 États fédérés, des zones de cantonnement et des milices périphériques qui se sentent exclues de l'accord de paix.