Dernière mise à jour à 09h24 le 13/07
Les groupes d'auto-défense qui ont longtemps bafoué l'autorité de l'Etat burkinabè en utilisant des méthodes extrajudiciaires dans la sécurisation de leur territoire contre les délinquants, ont décidé lundi de se soumettre aux règles de la République, tout en demandant l'accompagnement du gouvernement.
"Nous sommes à l'heure de l'entente, du respect du cadre légal et dans l'Etat de droit", a déclaré lundi Rasabkan Naaba, l'un des chefs des groupes d'auto-défense "Koglwéogo", lors d'une rencontre avec le ministre burkinabè en charge de la Sécurité, Simon Compaoré.
Selon le porte-parole des groupes d'auto-défense dont les propos ont été rapportés par la presse locale, lors de cette rencontre les combattants "Koglwéogo" ont en outre décidé d'abandonner les amendes et les sévices corporelles infligées aux présumés délinquants.
"On n'affronte pas un délinquant avec les mains nues. Nous demandons l'accompagnement des autorités pour l'acquisition des permis de port d'armes afin que nous contribuions à la lutte contre l'insécurité", a dit le chef Koglwéogo.
Les groupes d'auto-défense dénommés "Koglwéogo" ont été créés en milieu rural où les forces de défense et de sécurité brillent par leur absence, pour lutter contre les vols de bétail et de petits commerces.
Appréciés dans les villages, ces milices sont souvent accusées par les défenseurs des droits de l'Homme, d'utiliser des méthodes extrajudiciaires, notamment des sévices corporels et des amendes infligés aux présumés voleurs.
"Nous voulons que le pauvre puisse avoir dignement de quoi subvenir à ses besoins et que le plus nanti continue également à prospérer davantage dans la quiétude", a soutenu Rasabkan Naaba.
Le 7 juillet dernier, une vingtaine de combattants de ces groupes d'auto-défense ont été arrêtés sur le territoire nigérien à la poursuite de présumés délinquants avant d'être remis à la police burkinabè.