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Afrique-Urbanisation : l'augmentation du niveau de productivité est liée aux infrastructures et aux services en ville

Xinhua | 01.10.2016 10h38

L'arrivée des populations en ville n'augmente pas nécessairement le niveau de productivité, a déclaré à Xinhua le directeur du Centre de développement de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), Mario Pezzini.

Cela même si, dit-il, beaucoup d'entreprises peuvent tirer différents avantages de cette arrivée massive, notamment une disponibilité de la demande, le savoir-faire qui se développe grâce aux échanges etc.

Selon lui, il y a une augmentation du niveau de productivité que s'il existe dans les villes des infrastructures et des services qui facilitent la vie en ville. Par exemple, explique le directeur de l'OCDE, "si la population urbaine devient de plus en plus grande avec des municipalités qui occupent en terme de gouvernance un petit espace de la véritable ville, des infrastructures qui n'occupent qu'une partie de la ville, on ne résout pas le problème"

Ou encore "s'il faut trois heures à un citoyen qui vit en banlieue pour aller en train au travail, il est évident que la productivité sera gravement affectée etc". Le risque dans ces cas précis d'absence d'infrastructures, de services de bases est qu'on "transforme la pauvreté rurale en pauvreté urbaine". C'est pourquoi, "l'urbanisation n'est ni bonne ni mauvaise, la question est plutôt comment on l'a fait?", a fait savoir M. Pezzini.

Sur ce point, l'OCDE agit sur plusieurs niveaux selon son directeur : "on pense qu'il faut aider les pays à définir des stratégies des politiques urbaines dans lesquelles sont définies une série de thèmes. Comme par exemple, la répartition entre les ressources publiques et le niveau d'autonomie que peuvent avoir les autorités locales afin de pouvoir relever leurs impôts directement".

Trouver un mécanisme qui permet à l'Etat central non seulement de décentraliser les ressources mais aussi de réaliser des projets conjoints avec les villes.

Il est également nécessaire selon M. Pezzini d'identifier au niveau des villes des stratégies spécifiques c'est-à-dire, "avec qui on le fait ? Seulement avec le maire de la municipalité centrale ou aussi avec les maires des autres municipalités ? "

Enfin se pose la question du financement : "comment financer ces villes pour des millions de citadins à venir ? "

Selon M. Pezzini, l'impôt constitue de plus en plus la principale source de financement dans les pays en développement. Puis les investissements étrangers viennent en deuxième position. Et sur cette dernière source il faudra voir comment faire au mieux du partenariat public/privé. Et cela ne marche que si le gouvernement local et national a une vision, a-t-il indiqué.

Les remises des migrants sont également un flux très important mais "les gens n'investissent que dans des consommations immédiates". Et il y a les aides au développement "qui représentent aujourd'hui à peu près un tiers des investissements étrangers et beaucoup moins que les impôts", a dit M. Pezzini, tout en indiquant qu'il faut utiliser de façon intelligente ces aides au développement.

C'est-à-dire, de faire en sorte que cette aide soit un levier pour attirer les autres ressources, notamment du secteur privé, a-t-il conseillé."Ce que nous sommes entrain de faire c'est d'essayer de trouver une coordination entre les donateurs de sorte que la question du financement des initiatives urbaines soit de plus en plus dans leur agenda. C'est déjà le cas pour certains, l'Agence française de développement qui investit le plus dans le domaine du développement local et régional est urbain", a expliqué le directeur de l'OCDE.

D'après lui, l'OCDE a commencé à collaborer avec des gouvernements pour faire un diagnostic de leur situation de développement. Et c'est bien plus qu'une analyse selon son directeur. Car nous travaillons avec ces gouvernements pour voir si les politiques qui sont en place sont utiles à résoudre les problèmes que nous avons identifiés ensemble, et si ce n'est pas le cas, quelle réforme peut-on envisager, a dit M. Pezzini.

Parmi ces pays il y a la Côte d'Ivoire "avec qui nous avons terminé un travail assez détaillé qui définit sur les prochaines cinq années, les objectifs à atteindre. On commencera bientôt l'analyse pour le Sénégal et le Maroc", renseigne le directeur de l'OCDE qui informe au passage que sa structure entend lancer une initiative Afrique afin de voir comment définir des thèmes qui peuvent servir l'Union africaine (UA) et les autorités africaines.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Wei SHAN)
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