Dernière mise à jour à 11h12 le 05/10
Les violences ont marqué une escalade dans la région jusqu'à présent pacifique d'Equatoria au Soudan du Sud, où des groupes armés perpètrent des meurtres ciblés contre les communautés qu'ils jugent insuffisamment loyales.
Depuis la reprise des combats en début juillet à Juba, capitale du pays, entre les forces loyales à l'ex-premier vice-président limogé Riek Machar et les forces gouvernementales dirigées par le président Salva Kiir, les violences se sont propagées dans la région d'Equatoria, où vivent des tribus principalement de langue bari, et où les deux factions en conflit tentent d'obtenir des soutiens.
Des hommes armés ont organisé une série d'embuscades le long des grands axes routiers, dont la route de Juba-Nimule, une étendue de 125 km menant à la frontière ougandaise, et la route de Juba-Yei, dans le sud-ouest de Juba, la capitale, tuant un nombre important de personnes.
Par ailleurs, les forces gouvernementales ont intensifié leurs opérations anti-insurrection dans la région d'Equatoria, afin d'éradiquer les forces dispersées fidèles à M. Machar qui y subsistent.
"Il y a eu des meurtres commis par des groupes armés et ciblant la communauté de Dinka", a déclaré mardi à Xinhua le vice-ministre de l'Information, Paul Akol Kordit, sans révéler le nombre de victimes.
Le conflit opposant le camp de M. Kiir, du groupe Dinka, et celui de M. Machar, du groupe Nuer, divise le pays entre les différentes communautés ethniques.
M. Akola indiqué qu'il y avait eu des attaques sur la route de Juba-Nimule et sur la route de Juba-Yei dans la région, mais que les grandes villes comme Yei et Morobo étaient sous le contrôle des forces gouvernementales.
"Les groupes armés tendent des embuscades contre les véhicules sur la route, sélectionnant des groupes de personne spécifiques", a déclaré M. Akol.
"Les criminels perpétrant ces actes barbares n'ont aucun contrôle sur ces région. Je ne pense pas qu'il y ait une menace substantielle pour le gouvernement", a-t-il ajouté.
Ces informations ont été corroborées par le ministre de l'Information de l'État nouvellement créé de Yei River, Stephen Wani Onesimo, qui a déclaré que les hommes armés prenaient pour cibles certaines communautés ethniques spécifiques.
Des personnes sont venues se réfugier à Yei depuis les régions voisines comme celles de Lanya et de Lasu, où un camp de réfugiés a été attaqué récemment, a déclaré M. Onesimo.
Environ 100.000 personnes sont "piégées" à Yei en raison de la dégradation des conditions de sécurité, a déclaré récemment le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).
Plus de 30.000 personnes se sont rendues à Yei, à environ 150 km au sud-ouest de Juba, suite à des attaques meurtrières dans les villages voisins en septembre, a rapporté le HCR.
Plusieurs civils ont été tués à coup d'arme blanche, y compris des femmes, des enfants et des bébés, et des hommes en uniforme auraient arrêté un grand nombre de jeunes hommes accusés de soutenir les forces opposées au gouvernement, selon le HCR.
"Le HCR et ses partenaires sont en discussion à Juba pour répondre à la situation à Yei, y compris en termes d'apport de nourriture, d'articles ménagers, de médicaments, de supports scolaires et d'aliments énergétiques pour les enfants mal-nourris et les mères qui allaitent", a déclaré à Xinhua un porte-parole du HCR, Rocco Nurri.