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RDC : le chef de la MONUSCO s'inquiète des aggravations des tensions politiques dans le pays

Xinhua | 12.10.2016 08h59

Le Représentant spécial du Secrétaire général, et chef de la mission de l'ONU (MONUSCO), en RDC, Maman Sambo Sidikou, a mis en garde mardi contre une aggravation des tensions politiques, alors que la crise électorale est devenue une crise constitutionnelle.

C'était à l'occasion d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation en République démocratique du Congo (RDC), ce mardi à New York.

"La situation politique demeure extrêmement fragile en RDC, ce qui contribue aux tensions accrues, à une réduction continue de l'espace politique et à un risque très réel de voir la situation se dégrader davantage", a déclaré M. Sidikou devant les membres du Conseil.

Selon lui, malgré les efforts déployés par le Facilitateur nommé par l'Union Africaine, Edem Kodjo, et le soutien continu des Nations-Unies et de la communauté internationale à ses efforts, les avancées dans le dialogue national ont été limitées.

"La République démocratique du Congo est entrée dans une période de risque extrême pour sa stabilité. La crise électorale est devenue une crise constitutionnelle, avec l'approfondissement de la polarisation politique et aucune résolution immédiate en vue", s'est inquiété devant les membres du conseil", M. Sidikou.

A en croire le chef de la MONUSCO, la situation sur terrain en RDC montre que, les acteurs de tous les côtés apparaissent de plus en plus disposés à recourir à la violence pour parvenir à leurs fins, tandis que l'espace pour une activité politique constructive a encore diminué.

"Si cette tendance se poursuit, je crois qu'une violence à grande échelle est inévitable", a-t-il prévenu.

En dépit de cette situation en cours, le Représentant spécial a déclaré que la Mission des Nations-Unies pour stabilisation en RDC (MONUSCO) ferait tout ce qu'elle peut dans le cadre de son mandat pour protéger les civils mais que "l'ampleur des menaces dépasse de façon spectaculaire les capacités de la Mission".

Selon M. Sidikou, la seule solution est pour les parties de participer de nouveau à un processus inclusif qui trace un chemin vers la paix pour le pays.

Il a également demandé au Conseil de sécurité d'user de son influence pour encourager les acteurs congolais qui boycottent le processus de dialogue à y participer de nouveau et le gouvernement à garantir le droit à une activité politique pacifique.

"le Conseil doit également rappeler qu'il n'y aura pas d'impunité pour les auteurs de violence politique, et encourager les organisations régionales à s'impliquer plus directement pour aider à surmonter les divisions politiques", a souligné Maman Sidikou.

Au cours de l'une des assises du dialogue national qui se déroule à Kinshasa, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a annoncé que la tenue des élections présidentielle, législatives et provinciales en un seul jour ne serait techniquement possible que le 18 novembre 2018, à la suite de l'enrôlement des électeurs qui devrait être achevé le 31 juillet 2017. Ces élections étaient prévues avant la fin de l'année 2016.

Cette annonce a suscité de vives contestations de plusieurs partis politiques de l'opposition qui estiment que la CENI est instrumentalisée dans le but de maintenir le Président Joseph Kabila au pouvoir au-delà de la limite du mandat présidentiel prévue par la Constitution.

L'une de manifestation de l'opposition réclamant l'organisation des élections dans les délais a fait une trentaines des morts dans la ville de Kinshasa.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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