Dernière mise à jour à 09h20 le 09/03
Les responsables sud-soudanais ont appelé mercredi à des mesures punitives plus strictes pour dissuader les violences sexuelles répandues qui ont été utilisées par les belligérants comme méthode de guerre dans le conflit violent qui déchire le pays depuis plus de trois ans.
La ministre de la Nature, Nunu Kumba, a déclaré à Juba que le Mouvement populaire pour la libération du Soudan (MPLS, au pouvoir) n'hésiterait pas à punir les crimes sexuels, ajoutant que la loi ne ferait pas de différence.
"Les hommes qui violent des femmes ne sont pas des hommes. Pour nous au MPLS, nous condamnons ces actes (viols) qu'ils soient ou non commis par un membre du MPLS, et nous appelons la justice à suivre son cours", a-t-elle dit.
Mme Kumba a ajouté que les femmes sud-soudanaises avaient le pouvoir d'influencer la discorde politique qui affecte ce pays ravagé par la guerre.
"Les femmes du Soudan du Sud ont le pouvoir de changer ce qui se passe. Nous redisons également une nouvelle fois que 25% de représentation politique ce n'est pas suffisant, et nous réclamons 35%", a-t-elle révélé.
La ministre des Genres et de la Protection de l'enfance, Deng Awut, a appelé les agences humanitaires à agir pour l'émancipation économique des femmes.
"Les agences humanitaires devraient se concentrer sur l'émancipation économique des femmes qui sont désavantagées par le conflit", a-t-elle dit.
Par ailleurs, le représentant suédois au Soudan du Sud, Ola Nilsmo, a déclaré que toute forme de violences contre les femmes et les jeunes filles devrait cesser.
"Nous devons demander collectivement que tous les sévices commis contre des femmes prennent fin et que les auteurs soient traduits en justice", a-t-il dit.
Le Soudan du Sud est plongé dans les violences depuis décembre 2013, suite à un différend politique entre le président Salva Kiir et l'ex-vice-président Riek Machar, et ce conflit a fait des dizaines de milliers de morts et plus de deux millions de déplacés. La reprise des combats en juillet 2016 a mis à mal l'accord de paix fragile conclu en 2015 pour mettre fin au conflit.