Dernière mise à jour à 08h52 le 06/04
La Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO) s'est déclarée préoccupée par des rapports du Kasaï (centre de la RDC) faisant état de l'escalade de la violence qui se poursuit et qui donne lieu à de graves violations des droits de l'homme.
Selon un communiqué de l'ONU publié mercredi lors d'une conférence de presse des Nations-Unies à Kinshasa, des dizaines de personnes ont été tuées dans des affrontements entre la milice Kamuina Nsapu et les forces de sécurité congolaises à Kananga dans une très récente explosion de violence entre le 14 et le 17 mars.
D'apres la même source, la violence a également frappé des nouveaux territoires comme Luebo, situé à 134 km de la capitale de la province du Kasaï, où les miliciens ont attaqué des symboles de l'Etat et ont libéré des prisonniers. Récemment, Tshimbulu a aussi subi une recrudescence de la violence et des menaces contre des églises dans la région, particulièrement à Luiza. Entre le 28 et le 31 mars, les militaires congolais ont mené des opérations au sujet desquelles de nombreux rapports font état des victimes civiles, des allégations de violations des droits de l'homme et des arrestations arbitraires, y compris des mineurs.
Les violences dans les provinces du Kasaï auraient fait plus de 400 morts. "Il faut y mettre un terme", a déclaré Maman S. Sidikou, représentant spécial du secrétaire général des Nations-Unies en RDC et chef de la MONUSCO.
"Il est clair qu'il n'y a pas de solution militaire à ces violences. A ce stade, intensifier la réponse militaire ne fera qu'exacerber la violence et mettre davantage les populations civiles en danger", a prévenu Mr. Sidikou.
La MONUSCO salue les initiatives en cours prises par le gouvernement congolais pour appuyer les efforts visant à mettre fin aux hostilités, encourager la reddition des éléments de la milice et trouver des solutions durables aux conflits au sujet des chefferies traditionnelles. La MONUSCO exhorte le gouvernement à intensifier ses efforts pour trouver des solutions politiques acceptables.
La MONUSCO en appelle également aux dirigeants des milices à arrêter immédiatement les violences inutiles et le recrutement d'enfants.
Il existe des liens clairs entre les violences dans les provinces du Kasaï et le retard dans la mise en application de l'accord du 31 décembre. "Ce n'est pas un fait du hasard que l'escalade des violences ait coïncidé avec l'évolution politique récente à Kinshasa, a affirmé M. Sidikou, et d'exhorter toutes les parties à "trouver rapidement un compromis qui permette la mise en œuvre totale de l'accord et la tenue des élections pacifiques en décembre".