Dernière mise à jour à 17h24 le 13/05
Le chef d'état-major général de l'armée sud-soudanaise, le général Paul Malong, qui vient d'être destitué par le président, est inoffensif et ne s'est pas rebellé contre le gouvernement, ont affirmé jeudi de hauts responsables du gouvernement sud-soudanais.
Le ministre de la Défense, Kuol Manyang, a déclaré à Xinhua à Juba qu'ils étaient en contact avec l'ancien chef d'état-major général, qui, après avoir été limogé par le président Salva Kiir de son poste mardi, s'est retiré tranquillement avec une équipe de soldats dans sa maison à Aweil, au nord-ouest de la capitale.
"Il (Malong) n'est pas dans les buissons...il est parti (à Aweil), mais il n'a pas encore fait de dommages ou de dégâts", a précisé M. Manyang à Xinhua.
"Nous lui avons parlé. Il est avec le gouverneur de l'État d'Eastern Lakes et il viendra aujourd'hui", a-t-il ajouté.
L'ancien chef de l'armée, qui a été remplacé par le général James Ajongo, a été jusqu'à son licenciement un proche du président Kiir, dont le mandat à la tête de l'armée du Soudan du Sud (APLS) était caractérisé par un exode massif d'officiers supérieurs l'accusant de favoriser les officiers de son groupe ethnique Dinka.
Par ailleurs, le porte-parole du président Kiir, Ateny Wek Ateny, a confirmé l'arrivée imminente de M. Malong à Juba, sans révéler si le général rencontrerait le président Kiir à son arrivée dans la capitale.
"Il arrivera bientôt. Il y a des gens qui ont discuté avec M. Malong et le président", a rassuré M. Ateny.
Des accusations de meurtres de civils, de viols, de pillage et d'indiscipline, qui pèsent sur l'APLS dans les combats contre les rebelles, selon des analystes, auraient pu être la cause du limogeage du général Malong.
Le Soudan du Sud souffre des conflits armés depuis décembre 2013, après un conflit politique entre le président Kiir et son ancien vice-président Machar, qui a conduit à des combats opposant des soldats du groupe ethnique Dinka fidèles à M. Kiir à ceux du groupe ethnique Nuer de M. Machar.
L'accord de paix de 2015 conclu pour mettre fin à la violence a encore été rompu en juillet 2016 lorsque les deux factions rivales ont repris les combats dans la capitale, qui a forcé le chef rebelle M. Machar à fuir en exil.
Le conflit a tué des dizaines de milliers de personnes et déplacé plus de deux millions d'autres de leurs maisons, et 1,5 millions de Sud-Soudanais se sont réfugiés dans les pays voisins.