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Des déplacés sud-soudanais confrontés à de nouveaux risques de santé pendant la saison des pluies

Xinhua | 20.05.2017 10h46

Les agences humanitaires intensifient leurs efforts pour apporter l'eau potable à des milliers de civils qui fuient les combats intenses dans la région du Nil supérieur au Soudan du Sud, alors que plane la menace d'une épidémie de choléra, ont rapporté vendredi les Nations unies.

Un communiqué de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (UNMISS) indique que les agences humanitaires ont été forcées de retirer leurs services en avril lorsque les combats ont éclaté à Aburoc.

"Nous continuerons de rétablir notre présence en fonction des contraintes opérationnelles auxquelles nous sommes confrontées et des circonstances sur le terrain", a déclaré le responsable au Soudan du Sud du Bureau de coordination humanitaire des Nations unies (OCHA), Eugene Owusu.

Des dizaines de milliers de civils ont abandonné leur foyer pour chercher refuge à Aburoc le mois dernier alors que les combats entre forces gouvernementales et forces d'opposition s'intensifiaient dans le nord du pays.

Ils ont parcouru un long chemin depuis des villes comme Kodok, Tonga, Wau Shilluk et Orinyi, sous une chaleur intense et sans ressource appropriée en nourriture, en eau ou en abri, et beaucoup souffraient à l'arrivée d'une grave malnutrition et de déshydratation, selon le communiqué.

L'UNMISS a réagi à la crise d'Aburoc en déployant en urgence des forces de paix pour assurer la protection afin que les travailleurs humanitaires puissent reprendre leurs efforts d'aide.

La présence des forces de paix donnait aux travailleurs humanitaires la confiance dont ils avaient besoin pour reprendre leurs opérations, apportant à la communauté locale un sentiment de sécurité.

Toutefois, l'UNMISS ne pouvait pas rester dans la zone indéfiniment considérant les problèmes logistiques qui surviendront avec l'arrivée des fortes pluies.

Il y a une semaine encore, la région d'Aburoc était asséchée et poussiéreuse. Toutefois, l'arrivée d'une légère pluie cette semaine a fourni les premiers indices des difficultés qui s'annoncent pour la poursuite de l'assistance aux personnes déplacées une fois que la saison des pluies aura débuté.

Ce communiqué ajoute que les travailleurs humanitaires et les forces de paix sont déjà contraintes de trouver des voies alternatives pour leurs véhicules au large de la route principale, afin d'éviter de se trouver bloqués par la boue quand la piste d'atterrissage sera inondée.

Par ailleurs, les points d'eau actuellement utilisés par les civils sont également inondés et difficiles d'accès, soulevant des inquiétudes sur le risque d'apparition d'un foyer majeur de diarrhée ou de choléra.

La fourniture d'eau potable est une priorité. Les agences humanitaires travaillent dur pour améliorer les infrastructures d'eau et de systèmes sanitaires.

Un grand nombre de personnes déplacées ont déjà quitté la région, partant vers le nord pour rejoindre les sites de réfugiés au Soudan, tandis qu'environ 16.000 personnes restent encore sur place.

Certaines expriment le souhait d'être réunies avec leur famille à Almaganis, à environ 200 km au nord d'Aburoc, tandis que d'autres prennent des dispositions pour partir avant l'arrivée des pluies, observe le communiqué.

L'une des personnes déplacées, Martha Peter, a rapporté que les gens partaient pour le Soudan dans l'espoir de trouver un environnement plus stable et sécurisé avec de meilleures conditions de vie, en particulier pour leurs enfants.

"Ici nous buvons l'eau des ruisseaux et, quand nous utilisons cette eau pour nous baigner, cela provoque des irritations de la peau, comme celle que j'ai actuellement. Mais que pouvons-nous faire ?" dit-elle. "Personne ne peut rester ici. Nous allons au Soudan parce que, au Soudan, la situation humanitaire est bonne", explique Mme Peter.

Malgré les problèmes considérables à Aburoc, l'aide humanitaire continue de parvenir aux personnes dans le besoin, et des rations de nourriture ont été fournies à 17.343 personnes déplacées par le Programme alimentaire mondial.

Environ 17 agences humanitaires sont encore sur place, apportant une aide vitale, y compris sous forme de nourriture, d'eau, de services sanitaires, de soins médicaux ou encore d'abris.

Le Service de déminage de l'ONU travaille également à contrôler, nettoyer et déminer la route pour permettre aux camions-citernes d'apporter de l'eau en toute sécurité.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Wei SHAN)
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