Dernière mise à jour à 10h54 le 20/05
En visite vendredi auprès des militaires de la force Barkhane à Gao, au Mali, le nouveau président français Emmanuel Macron a réaffirmé, au cours d'un point de presse, "l'engagement de la France aux côtés du Mali et de l'Afrique".
Après un entretien en tête à tête avec son homologue malien, Ibrahim Boubacar Kéita, venu l'accueillir à Gao, le président français a indiqué avoir évoqué avec son homologue malien l'accélération des opérations contre les groupes jihadistes au nord du Mali et dans le Sahel. Il a aussi insisté sur la volonté de la France de contribuer au développement du Mali.
Le nouveau président français a affirmé son intention de renforcer le partenariat avec l'Allemagne pour la sécurité du Mali, notant qu'il en avait parlé avec la chancelière allemande Angela Merkel à qui il a réservé sa première visite officielle après son investiture dimanche dernier.
"La France est engagée depuis le début à vos côtés et ce que je suis venu ici vous dire, de manière très claire, c'est qu'elle continuera à l'être de la même manière", a précisé le président Macron lors du point de presse co-animé avec Ibrahim Boubacar Kéita du Mali.
"La détermination de la France sera complète à vos côtés pour la sécurité non seulement du Mali, mais aussi du Sahel, en continuant l'engagement de nos forces...Nous allons continuer à nous engager aussi dans une feuille de route diplomatique et politique", a-t-il ajouté.
"Il est indispensable aujourd'hui que nous accélérions...Nous l'avons bien vu durant ces derniers mois, les terroristes islamistes s'organisent, se regroupent, sont en train de se fédérer et donc nous serons intraitables à l'égard de ces derniers", a-t-il déclaré, au sujet des djihadistes.
"Par rapport à nos engagements en Afrique, ma volonté c'est de faire davantage encore avec l'Europe, c'est de faire davantage avec l'Allemagne, mais en regardant de façon pragmatique sous quelle forme chacun peut intervenir", a poursuivi le chef d'Etat français.
"La France continuera donc, pour le compte de l'Europe toute entière, à contribuer à la sécurité du Mali. D'autres pays européens peuvent en faire davantage pour le développement", a-t-il indiqué.
Le développement socio-économique est un axe important de la lutte anti-terroriste d'autant plus que pour de nombreux observateurs, l'amélioration des conditions de vie des populations est l'un des meilleurs antidotes contre cette forme de criminalité qui prospère dans le monde, notamment dans la bande sahélo-saharienne.
"Tout ce qui est fait sur le terrain serait éphémère si dans le même temps nous n'étions pas décidés à investir dans les infrastructures, dans l'éducation dans la santé. L'amélioration des conditions de vie est le meilleur antidote au développement du terrorisme islamiste", a souligné Emmanuel Macron, en insistant sur le rôle de l'Agence française de développement (AFD) dans le processus de paix au Mali.
Ce voyage au Mali est le premier déplacement d'Emmanuel Macron sur un théâtre d'opération depuis son investiture le dimanche 14 mai 2017.
La France a lancé l'opération Barkhane en août 2014 pour lutter contre les groupes armés djihadistes salafistes dans toute la région du Sahel, prenant la suite de l'opération Serval lancée en janvier 2013 au Mali.
Quatre ans après l'intervention militaire française pour contrer l'avancée de groupes jihadistes qui menaçaient le sud du Mali après le nord, la situation sécuritaire reste précaire dans le pays où les forces nationales et étrangères sont régulièrement prises pour cibles.
Un accord de paix a été signé en mai 2015 entre le gouvernement malien et des mouvements rebelles du nord à l'issu du processus de négociations d'Alger. Mais sa mise en œuvre se heurte à d'énormes difficultés socio-politiques et sécuritaires.