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Le Parlement d'Afrique du Sud rejette le jugement de la CPI sur l'affaire Béchir

Xinhua | 07.07.2017 09h32

Le Parlement sud-africain a rejeté jeudi un jugement de la Cour pénale internationale (CPI) estimant que le pays avait manqué à son devoir d'arrêter le président soudanais Omar el-Béchir alors qu'il séjournait dans le pays.

La CPI a jugé jeudi que l'Afrique du Sud avait le devoir d'arrêter M. Béchir en 2015 lorsqu'il assistait à un sommet de l'Union africaine à Johannesburg, et de le remettre à la CPI.

Le comité parlementaire sur les Relations internationales et la Coopération a pris note du verdict de la CPI sur cette question, a indiqué le président du comité, Siphosezwe Masango.

"Il importe de se garder à l'esprit que le président el-Béchir n'est pas venu en visite en Afrique du Sud à l'invitation du gouvernement, mais pour assister à un sommet de l'Union africaine. Par conséquent, il bénéficiait de l'immunité comme tout autre chef d'État", a estimé M. Masango.

Les principes de l'immunité diplomatique s'appliquent dans ce domaine, a-t-il souligné.

Le comité reste convaincu que l'Afrique du Sud a agi dans l'intérêt supérieur des pays d'Afrique et de sa population en n'arrêtant pas un chef d'État en exercice, a indiqué M. Masango.

Si la CPI insiste pour dire que l'Afrique du Sud aurait dû arrêter le président du Soudan, cela ne constitue pas une justification suffisante pour le gouvernement sud-africain de quitter la CPI "de toute urgence", estime M. Masango.

"L'Afrique du Sud aurait dû être traitée comme les Nations unies, où les présidents peuvent assister à des réunions importantes aux États-Unis sans pouvoir être arrêtés pendant qu'ils y participent", a-t-il dit.

L'Afrique du Sud a rejeté en 2015 une demande de la CPI d'arrêter M. Béchir pendant qu'il assistait au 25ème sommet de l'UA à Johannesburg en juin 2015. M. Béchir est recherché par la CPI qui l'accuse de crimes contre l'humanité.

Le gouvernement sud-africain a fait valoir qu'en plus de ses obligations envers la CPI, le pays a des obligations envers l'UA, qui dicte qu'aucune organisation ne peut arrêter un chef d'État en exercice dans les pays africains.

En octobre de l'année dernière, le gouvernement sud-africain avait annoncé avoir entamé une procédure pour se retirer de la CPI.

Toutefois, le gouvernement s'est rétracté par la suite de cette intention de sortir de la CPI, après un jugement de la Haute cour de Pretoria jugeant que la décision du gouvernement de se retirer de la CPI était "anticonstitutionnelle et invalide sans l'accord préalable du Parlement".

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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