Dernière mise à jour à 15h29 le 06/07
Le 12e Sommet des dirigeants du G20 va se tenir prochainement, les 7 et 8 juillet, à Hambourg, ville portuaire du Nord de l'Allemagne. Les thèmes des sommets précédents ont toujours eu pour caractéristique de mêler le passé et l'avenir. L'année dernière, à Hangzhou, la Chine a accueilli avec succès le G20, et proposé le thème « Construction d'une économie mondiale innovante, dynamique, connectée et inclusive ». Le sommet de cette année à Hambourg s'appuiera une nouvelle fois sur ce thème, et explorera les moyens pratiques de mieux mettre en œuvre la gouvernance économique mondiale.
Dans le contexte actuel de changements dans la situation politique et économique internationale, quelques différences sont apparues entre les puissances occidentales. La façon dont la Chine, en tant que membre du G20 et pays ayant assuré la présidence du précédent G20, apportera son soutien à l'Allemagne pour le déroulement du sommet et s'efforcera de renforcer la coopération entre la Chine et l'Allemagne au sein de ce groupe de coopération commerciale entre vingt nations qu'est le G20, sera également l'un des sujets d'intérêt de la communauté internationale.
Une économie mondiale connectée et inclusive
Selon Chen Fengying, ancienne directrice de l'Institut d'économie mondiale de l'Institut chinois des relations internationales contemporaines, « en face des différences existant entre les puissances occidentales, la Chine ne doit pas être considérée comme faisant preuve de détachement et elle ne doit pas davantage être impliquée dans les controverses entre les puissances occidentales. En tant qu'un des membres de la "Troïka" de l'économie mondiale, les propositions et initiatives de la Chine lors du Sommet de Hangzhou, comme la résilience, la connexion et l'inclusivité économiques, etc., ont été reconnues par la communauté internationale, et le Sommet de Hambourg devrait s'inscrire dans la continuité de ces idées ».
Chen Fengying a par ailleurs souligné que « dans l'histoire des précédents sommets, la situation cette année est le meilleur moment. Même si la politique économique américaine se trouve dans une période de transition, les Etats-Unis connaissent une croissance économique. Quant à l'Europe, bien qu'il existe de nombreux problèmes politiques, comme le terrorisme géopolitique et la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, l'économie européenne va mieux que par le passé. De même, le dynamisme économique de l'Asie est encore très bon, et il semble que, dans l'ensemble, le commerce et l'investissement dans le monde entier sont bons. On peut donc dire que l'économie mondiale est dans une période de croissance ».
Dans ce contexte, Chen Fengying estime que, même s'il peut y avoir des différences entre les Etats-Unis et l'Europe, les Etats-Unis et la Russie, il est toutefois fort probable qu'après le sommet du G20 à Hambourg, le consensus entre les grandes puissances comme l'Europe, le Japon, les Etats-Unis et le Royaume-Uni sera renforcé et que les différences seront réduites ; cette tendance est en grande partie la suite des propositions du dernier sommet de Hangzhou, en particulier l'exigence de « façonner un monde interconnectée ». Chen Fengying a souligné que, s'agissant du concept dit d'« économie mondiale connectée et inclusive », il peut se manifester de nombreuses manières, et que les différences constituent aussi une sorte de lien, et que ce n'est que par l'entremise des différences qu'on pourra trouver le plus grand diviseur commun. Elle a par ailleurs souligné que « les problèmes auxquels sont confrontés chaque pays sont différents, ils doivent se protéger afin de maximiser leurs propres intérêts, et c'est pourquoi nous avons besoin de connexion et d'inclusivité. Etre connecté, cela veut dire être ouvert, créer des liens, renforcer la résilience, ce qui était au cœur même du sommet de Hangzhou ».
Du sommet du G20 à une initiative « Une Ceinture, une Route » verte
Lors du Sommet de Hambourg de cette année, les questions liées au commerce et à l'environnement seront l'un des sujets de préoccupation majeurs des puissances occidentales. « L'initiative "Une Ceinture, une Route" est un bien public proposé par la Chine, mais en fait c'est aussi, dans un contexte de récession économique mondiale, un "Programme chinois", et ces deux questions sont étroitement liées ».
Li Xiangyang, président de l'Institut de recherche en stratégie pour l'Asie-Pacifique et le monde de l'Académie chinoise des sciences sociales, a souligné que la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures a récemment publié un rapport intitulé « Répondre à la demande de l'Asie en infrastructures ». Le rapport montre que si l'Asie et le Pacifique maintiennent leur dynamique de croissance actuelle, elles auront besoin d'ici 2030 d'infrastructures d'une valeur totale de plus de 2 260 milliards de Dollars US. Si on prend en compte les coûts d'atténuation et d'adaptation aux changements climatiques, ce chiffre devrait augmenter et passer à 2 600 milliards de Dollars US, ce qui témoigne de l'importance de l'écart de développement des infrastructures en Asie. Avec la mise en œuvre de l'initiative chinoise « Une Ceinture, une Route », le développement des infrastructures spatiales en Asie sera encore renforcé.
Par ailleurs, selon Li Xiangyang, « l'initiative "Une Ceinture, une Route" proposée par la Chine a toujours mis l'accent sur le développement vert, ce qui correspond à la direction générale du concept de protection de l'environnement mondial. Du point de vue concepts, ce n'est que par la croissance verte, et en accord avec les besoins de protection de l'environnement des pays situés le long du parcours de l'initiative, que les entreprises pourront engranger des bénéfices, et par l'établissement d'un bouche à oreille, du micro-niveau des avantages économiques au macro-niveau de l'image d'un pays, que l'on pourra parvenir à une situation gagnant-gagnant ».
Chen Fengying a également souligné que l'initiative « Une Ceinture, une Route » est une question de développement tous azimuts, et notamment la protection de l'environnement. La route choisie par la Chine est celle dite « Le développement d'abord, la gouvernance ensuite », ce qui fait que l'Etat n'a au départ pas consacré beaucoup d'argent à l'environnement. L'initiative «Une Ceinture, une Route » va permettre d'éviter ce problème et de protéger l'environnement dans un contexte de développement. Chen Fengying estime également que l'environnement en lui-même est une industrie, il crée des emplois et des capacités de production ; l'investissement dans l'environnement est une sorte d'investissement commercial, il faut faire une industrie des questions environnementales et mettre l'accent sur le processus de bien-être public, autrement dit la responsabilité sociale des entreprises. Elle a enfin conclu en disant que « dès le début, l'initiative "Une Ceinture, une Route" s'est focalisée sur la protection de l'environnement, et c'est la contribution apportée par la Chine au monde ».