Dernière mise à jour à 09h06 le 11/08
24 personnes ont été tuées et 17 autres blessées dans les violences survenues au cours des derniers jours à Batangafo, ville du Nord de la République centrafricaine (RCA) où les rivalités continuent d'opposer plusieurs groupes armés, indique un rapport de Médecins sans frontières (MSF) publié jeudi.
"Les combats à Batangafo ont eu lieu en deux vagues, samedi 29 juillet et mardi 1er août, provoquant 24 morts et 17 blessés. Ces derniers, qui ont été soignés à l'hôpital, incluaient des combattants des deux camps", note l'ONG humanitaire dans une nouvelle évaluation des combats survenus il y a plus d'une semaine entre des ex-rebelles de la Séléka et des groupes dits d'autodéfense.
Depuis la chute de François Bozizé en mars 2013 par l'ex-coalition rebelle de la Séléka, contrainte de se retirer à son tour sous la pression internationale moins d'un an plus tard, la RCA est restée plongée dans la crise en dépit de la mise en place de nouvelles institutions démocratiques dont l'élection de Faustin-Archange Touadéra à la présidence en février 2016 à Bangui.
A cause de ce conflit, plus de 180.000 personnes ont été obligées de fuir leurs foyers au cours des derniers mois, portant à 500.000 le nombre total de déplacés dans le pays depuis le début de la crise, un chiffre similaire à celui des réfugiés enregistrés dans les pays voisins, rapporte MSF dans son rapport transmis à Xinhua jeudi.
A Batangafo, précise l'organisation, une grande partie d'un camp de déplacés établi depuis trois ans a été pillée et incendiée lors des affrontements entre les combattants de l'ex-alliance de la Séléka et les groupes d'autodéfense, à la suite desquels "environ 10.000 personnes sont toujours réfugiées" dans l'enceinte de l'hôpital de la ville, dans des conditions d'hygiène non supportables.
Mercredi, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a fait part de son côté de son sentiment de choc et de tristesse après "la mort violente" de six volontaires de la Croix-Rouge centrafricaine lors d'une autre escalade de violences survenue le 3 août à Gambo, dans le Sud-Est de la RCA.