Dernière mise à jour à 09h10 le 17/08
Le leader de l'opposition kényane, Raila Odinga, a annoncé mercredi qu'il allait recourir à la Cour Suprême pour arbitrer le conflit émanant des résultats de la présidentielle qui a vu la réélection du président sortant Uhuru Kenyatta.
M. Odinga a déclaré lors d'une conférence de presse à Nairobi qu'il portera plainte auprès de la Cour Suprême contre la déclaration de la victoire d'Uhuru Kenyatta à l'élection présidentielle.
"Nous avons décidé de porter l'affaire devant la Cour Suprême et de montrer au monde les réalisations d'un leadership généré par l'informatique", a souligné M. Odinga qui subit la pression des observateurs étrangers, des dirigeants religieux et des leaders industriels pour passer par des canaux juridiques pour résoudre le conflit électoral.
M. Odinga a fait savoir qu'ils avaient décidé de recourir à la Cour Suprême pour la deuxième fois suite à de larges consultations et à l'actuelle oppression exercée sur les sociétés civiles même s'il avait refusé au préalable de recourir à des moyens juridiques.
"La cour peut saisir cette opportunité pour se racheter, ou, comme en 2013, elle peut aggraver les problèmes que nous rencontrons en tant que pays", a-t-il insisté.
La Cour Suprême avait rejeté l'affaire du leader de l'opposition lors de la présidentielle du 4 mars 2013 remportée par M. Kenyatta en invoquant un manque de preuves.
M. Odinga, qui n'avait remporté aucune des trois élections qu'il a disputées, a affirmé qu'il fournira cette fois des preuves de la façon dont les résultats ont été gonflés pour donner à M. Kenyatta une victoire, selon lui, non méritée.
M. Odinga, 72 ans, se présentait pour la quatrième fois à la présidentielle du 8 août dernier.
Il a remporté 44,7 % des voix alors que M. Kenyatta en a obtenu 54,2 %.
M. Odinga a rejeté les résultats de l'élection, dénonçant leur manipulation par un hacker qui aurait eu accès aux serveurs de la commission électorale en faveur de M. Kenyatta.
La déclaration de la victoire de M. Kenyatta a provoqué des émeutes dans les bastions de l'opposition dans des bidonvilles de Nairobi et des villes dans l'ouest du Kenya.