Dernière mise à jour à 09h48 le 25/08
A moins de deux ans de la tenue des élections législatives prévues en mars 2019 au Bénin, les états-majors des partis et alliances politiques affûtent déjà leurs armes pour la conquête d'une majorité parlementaire, a constaté jeudi Xinhua à Cotonou.
Depuis les dernières élections présidentielles de mars 2016 qui a conduit l'homme d'Affaires Patrice Talon au pouvoir, l'accalmie notée au niveau des formations politiques après ce scrutin présidentiel a laissé désormais place à un regain d'activité dans les états-majors des partis et alliances politiques soutenant le pouvoir en place que de l'opposition, où des stratégies se définies dans chaque camp pour une majorité parlementaire à l'issue du prochain scrutin législatif.
Ainsi, depuis les vacances gouvernementales du lundi 7 août dernier, les ministres du gouvernement du président, Patrice Talon sont déversés respectivement dans leurs régions natales pour non seulement, sensibiliser les membres de leurs différents fiefs sur le programme d'action du gouvernement, mais aussi attirer l'attention des habitants de leurs régions sur leur candidature à la prochaine élection législative de mars 2019.
Interrogé par Xinhua, Mariano Apovo, professeur en Sciences politiques dans un établissement privé d'enseignement supérieur de Cotonou, a laissé entendre que les Béninois n'ont pas la culture de juger leurs dirigeants politiques sur la base d'un programme de société.
"Depuis les consultations électorales qui se sont déroulées au Bénin de mars 1990 à celle de mars 2016, les résultats issus de ces échéances ont toujours montré que les Béninois préfèrent accorder leurs suffrages aux candidats de leurs régions que de se baser sur le programme de société d'un candidat avant d'opérer leurs choix", a-t-il noté. Il a estimé que ces ministres du gouvernement du président Patrice Talon sont dans une logique de conquête, en allant dans leurs différents fiefs pour exprimer leur désir d'être député à la prochaine législature.
De même, une centaine de mouvements, partis et personnalités politiques ont créé, le samedi 19 août dernier à Cotonou, à l'issu d'un congrès constitutif, une nouvelle et grande coalition dénommée "Bénin en Route", en vue non seulement d'accompagner le Programme d'Action du gouvernement (PAG), mais aussi à travailler pour faire élire le plus de députés possible à l'Assemblée Nationale afin que le président Patrice Talon ait une majorité confortable à l'hémicycle.
D'autres grandes formations politiques de l'échiquier national, notamment le Parti pour le Renouveau démocratique (PRD) du président du Parlement, Adrien Houngbédji et de la Renaissance du Bénin (RB) de l'ancien ministre de la justice, Abraham Zinzindohoué, ont entamé depuis quelques semaines des consultations à la base en vue de peaufiner leurs stratégies lors des prochains congrès de leurs différentes formations politiques pour la conquête des prochaines législatives de mars 2019.
En dehors de ces formations politiques, la grande Alliances des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE), de l'ancien régime du président Boni Yayi, n'est pas restée indifférente à ces tractations pour les prochains scrutins législatifs de mars 2019.
Ainsi, pour sonner la grande mobilisation au sein de cette alliance, le coordonnateur du FCBE, Eugène Azatassou, à la tête des barons de cette alliance, a déjà sillonné les hameaux, les monts et vallées de tous les douze départements administratifs du pays pour réveiller toutes les cellules de bases de cette alliance en vue d'une majorité écrasante lors de ce prochain scrutin législatif.
Selon les dispositions de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990, le Parlement est constitué par une Assemblée unique dite Assemblée Nationale dont les membres portent le titre de député, qui exerce le pouvoir législatif et contrôle l'action du gouvernement.
De même, soulignent les mêmes dispositions, les députés sont élus au suffrage universel direct.
"La durée du mandat est de quatre ans. Ils sont rééligibles. Chaque député est le représentant de la Nation tout entière et tout mandat impératif est nul", soulignent la Constitution béninoise.