Dernière mise à jour à 08h44 le 11/09
Le président zimbabwéen Robert Mugabe, 93 ans, a déclaré samedi qu'il ne se choisirait pas de successeur, car cela irait à l'encontre des règlements de son parti, le ZANU-PF.
S'adressant lors d'un rassemblement provincial avec des jeunes à Bindura (nord), il a estimé qu'il était de la responsabilité de l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique de choisir son successeur.
"Jamais nous n'avons eu de système présidentiel qui ne soit pas guidé par les règles du parti. En tant que président, je ne peux pas désigner aujourd'hui mon épouse, le vice-président Emmerson Mnangagwa ou bien le vice-président Phelekezela Mphoko comme mon successeur. Cela va à l'encontre des règlements du parti. Je ne peux pas le faire, c'est interdit", a ajouté M. Mugabe.
Le chef de l'Etat s'est ainsi exprimé après que son épouse Grace l'a exhorté il y a deux mois à désigner un successeur afin d'apaiser les rivalités croissantes au sein du ZANU-PF concernant sa succession.
Pour Robert Mugabe, c'est le parti réuni en congrès tous les cinq ans qui a pour mandat de choisir son successeur. Le prochain est prévu en 2019.
"Je dois suivre très strictement les règlements du parti. Je ne nommerai pas ma femme comme mon successeur", a-t-il déclaré, en rappelant sa formation d'avocat.
La Première dame Grace Mugabe a vu son influence politique s'accroître ces dernières années et préside actuellement la ligue féminine du ZANU-PF. Cela a conduit certains à spéculer sur le fait qu'elle pourrait briguer la présidence.
M. Mugabe devrait se représenter aux élections de l'an prochain après avoir reçu le feu vert de son parti, bien que ce dernier soit aujourd'hui traversé par des divisions en raison de l'approche de sa succession.
Lors du rassemblement de samedi à Bindura, M. Mugabe a critiqué les deux factions rivales qui cherchent à lui succéder, les exhortant à cesser de se battre pour son poste et à s'unir pour le bien du ZANU-PF.