Dernière mise à jour à 20h52 le 25/10
Une épidémie de la maladie de la dengue qui a déjà tué au moins 11 personnes s'est déclarée au Burkina Faso, a annoncé mercredi le ministère burkinabè de la Santé qui a dévoilé de nombreuses actions entreprises pour en venir à bout et les précautions à prendre.
Depuis le mois de septembre, 4.017 cas suspects de la maladie de la dengue dont 11 décès ont été enregistrés pour tout le pays, la région sanitaire du Centre ayant enregistré 66,2% des cas suspects.
Au regard de la situation, les autorités sanitaires ont pris des mesures pour faire face aux besoins de sensibilisation des populations et de pré-positionnement des médicaments pour la prise en charge gratuite des cas graves dans tous les hôpitaux, notamment les centres hospitaliers régionaux (CHR) et les centres médicaux avec antenne chirurgicale (CMA), peut-on lire dans une note d'information du ministère de la Santé.
Les autres actions menées comprennent, entre autres, l'élaboration d'un plan de préparation et de riposte, l'élaboration et la diffusion d'un algorithme national de prise en charge, la sensibilisation des populations à travers des émissions radiophoniques et télévisuelles sur les mesures de prévention et les gestes à ne pas faire.
A ces actions, s'ajoutent l'acquisition et la dotation des hôpitaux de référence (CMA/CHR/CHU) en tests de diagnostic rapide (TDR) de la dengue, le renforcement de la surveillance épidémiologique, l'acquisition de 10.000 TDR de la dengue avec l'appui de la Banque mondiale, ainsi que l'acquisition et la répartition de 1.500 MILDA au profit des structures de PEC des maladies infectieuses des hôpitaux et des Directions régionales de la santé.
Par ailleurs, une pulvérisation d'incsecticide ciblée de certains espaces de la ville de Ouagadougou, considérés comme des lieux de concentration des moustiques, a débuté ce lundi 23 et devrait se poursuivre jusqu'au 30 octobre prochain.
"A cet effet, des équipes sillonneront les zones identifiées pour pulvériser le produit insecticide dont les microgouttelettes peuvent atteindre et tuer les moustiques transmettant la dengue", souligne la note.
La dengue, aussi appelée "grippe tropicale", est une maladie transmissible causée par un virus. Elle est causée par la piqûre d'un moustique appellé Aedes aegypti qui a la particularité de piquer pendant la journée.
"C'est un moustique noir avec des rayures blanches d'où son appellation moustique "tigre". L'incidence de la dengue progresse de manière très importante, ce qui a conduit à son inscription aujourd'hui aux rangs des maladies dites +ré-émergentes+", indique le ministère de la Santé.
En effet, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime à 50 millions le nombre de cas annuels, dont 500.000 cas de dengue hémorragique qui sont mortels dans plus de 2,5% des cas.
La dengue "classique" se manifeste brutalement après 2 à 7 jours d'incubation par l'apparition d'une forte fièvre souvent accompagnée de maux de tête, de nausées, de vomissements, de douleurs articulaires et musculaires, et parfois cutanées, selon les spécialistes.
"Les symptômes s'intensifient, avec des hémorragies conjonctivales et des saignements de nez. Toutefois, l'on peut guérir de la dengue en se rendant rapidement dans un centre de santé afin de recevoir un traitement adapté", rassure le ministère burkinabè de la Santé qui rappelle que la guérison s'accompagne d'une convalescence d'une quinzaine de jours.
Entre octobre et novembre 2016, le Burkina Faso avait connu une épidémie de dengue et selon les statistiques du ministère de la Santé, 1.061 cas probables sur 1.266 cas suspects avaient été signalés dans la seule ville de Ouagadougou avec 15 décès.