Dernière mise à jour à 09h10 le 03/01
L'Égypte a décidé de prolonger son état d'urgence national pour trois mois supplémentaires à partir du 13 janvier, en raison des problèmes de sécurité, selon un décret présidentiel publié au journal officiel mardi.
"Les forces armées et la police prendront toutes les mesures nécessaires face aux dangers du terrorisme et de son financement, pour maintenir la sécurité dans l'ensemble du pays, et protéger les propriétés publiques et privées ainsi que la vie de ses citoyens", indique ce décret publié par le président égyptien, Abdel-Fattah al-Sissi.
Cette prolongation de l'état d'urgence survient quelques jours après une fusillade devant une église dans le sud du Caire, qui a tué au moins 10 personnes, dont un policier et l'un de ses deux auteurs.
La Constitution égyptienne autorise le président à déclarer un état d'urgence pour trois mois et de le prolonger une seule fois avec l'accord du Parlement. Si le président souhaite une seconde prolongation, il doit faire une nouvelle annonce.
La première fois que M. Sissi a imposé un état d'urgence national pour trois mois remonte à avril dernier, à la suite d'un double attentat contre deux églises dans les provinces de Gharbya et d'Alexandrie, qui a fait au moins 47 morts et plus de 120 blessés.
Un état d'urgence partiel de trois mois accompagné d'un couvre-feu est également renouvelé de manière continue dans certaines parties de la province du Sinaï Nord depuis octobre 2014, suite à un attentat terroriste contre un point de contrôle militaire qui a tué au moins 33 soldats.
Ce pays subit une vague d'attaques terroristes qui a tué des centaines de policiers et de soldats depuis la destitution par l'armée en juillet 2013 de l'ex-président islamiste Mohamed Morsi, du mouvement désormais interdit des Frères musulmans, suite à des manifestations massives contre son exercice du pouvoir pendant un an.
Les attentats terroristes dans ce pays, le plus peuplé des pays arabes, ont été centrés sur la province du Nord-Sinaï, région volatile frontalière d'Israël et de la bande de Gaza palestinienne, avant de se propager à plusieurs provinces et de commencer à viser la minorité copte.
La plupart des opérations terroristes ont été revendiquées par un groupe se faisant appeler Wilayat Sinai ("État du Sinaï"), un groupe basé dans le Sinaï et affilié à la mouvance de l'État islamique.
Le mois dernier, un attentat contre une mosquée dans un faubourg de la ville d'Arish au Nord-Sinaï, a tué au moins 310 fidèles musulmans et en a blessé 120 autres, ce qui en fait le plus meurtrier des attentats terroristes de l'histoire moderne de l'Égypte, et le premier commis contre une mosquée musulmane.
Toutefois, aucun groupe n'a revendiqué cet attentat jusqu'à présent.