Dernière mise à jour à 09h38 le 26/03
Au Cameroun, plusieurs hauts responsables gouvernementaux ont été arrêtés ce dernier temps avant d'être transférés devant le Tribunal criminel spécial à Yaoundé.
Il s'agit d'une juridiction d'exception compétente pour juger, "lorsque le préjudice est d'un montant minimum de 50 millions de francs CFA (environs 95 000 dollars américains), des infractions de détournements de deniers publics et des infractions connexes prévues par le Code pénal et les conventions internationales ratifiées" par le pays, selon les dispositions de la loi l'ayant institué en 2011.
Sous le coup d'une procédure, l'ancien ministre de l'Eau et de l'Energie Basile Atangana Kouna y a été conduit vendredi, après avoir été arrêté lors d'une opération policière spéciale la veille au Nigeria, où il s'était enfui quelques jours auparavant malgré une décision d'interdiction de sortie du pays prise à son encontre, et ramené aussitôt par un vol spécial à Yaoundé, selon des sources sécuritaires.
Désormais en détention préventive à la prison centrale de Yaoundé sis au quartier Kondengui, l'ex-ministre est poursuivi pour sa gestion de la Société nationale des eaux du Cameroun (SNEC) puis de CAMWATER, entreprise publique chargée de la production de l'eau et créée après la liquidation de la première.
Son interpellation, très suivie par l'opinion publique, marque la relance de l'opération d'anti-corruption intitulée "épervier" que le président camerounais Paul Biya mène de manière intermittente depuis une vingtaine d'années.
La semaine avait débuté par l'annonce de l'interpellation de Louis Max Ayina Ohandja, ex-secrétaire d'Etat auprès du ministre des Travaux publics chargé des Routes limogé également le 2 mars, et plusieurs autres hauts responsables.
Deux anciens recteurs d'universités en font partie : Bruno Bekolo Ebe, économiste, et Dieudonné Oyono, ancien coordonnateur du Programme national de gouvernance (PNG).
Une liste de plus d'une vingtaine d'autres personnalités visées par les mêmes poursuites judiciaires circule.
Pour rappelle, un nombre important d'ex-membres du gouvernement et de dirigeants d'entreprises publiques avaient été condamnés à la peine de prison pour avoir détourné des fonds publics. Parmi eux, se trouvent un ex-Premier ministre, Ephraim Inoni, et un ancien secrétaire général de la présidence, Hamidou Yaya Marafa, tous deux arrêtés en 2012.