Dernière mise à jour à 09h06 le 07/06
Le collectif des avocats des victimes des massacres du 28 septembre 2009 a réclamé mercredi, au cours d'une conférence de presse, un procès "juste, équitable et inclusif", dans lequel tous les accusés vont comparaître, notamment le Capitaine Moussa Dadis Camara (chef de la junte militaire et président de la république) et Général Sékouba Konaté (ministre de la défense), au moment des faits.
Ce collectif composé de 9 avocats, tous inscrits au barreau guinéen, a affirmé avoir salué la mise en place récemment du comité de pilotage du dossier des massacres du 28 septembre 2009, pour la tenue du procès tant attendu par les victimes et les parents des disparus.
Au nom du collectif, Me Hamidou Barry a rappelé qu'avec l'appui financier de l'Union européenne (UE), environs quatre cent victimes ont bénéficié d'assistances pour la prise en charge sanitaire et psychologique avec le dépôt d'une vingtaine de demande d'actes auprès du pool des juges d'instruction en charge du dossier.
Par ailleurs, le collectif n'a pas manqué de réitérer son souhait quant à la requalification du dossier des massacres du 20 septembres 2009 en "crime contre l'humanité", conformément au rapport de la commission d'enquête des Nations Unies publié en décembre 2009.
"La Cour pénale internationale (CPI) suit attentivement cette affaire qui est d'ailleurs en examen préliminaire depuis octobre 2010, au titre de crime contre l'humanité qui relève de sa compétence", a dit le porte-parole des avocats.
Selon Me Hamidou Barry, malgré les appuis financiers de certaines institutions internationales et ONG (organisations non gouvernementales) apportés aux victimes, le collectif des avocat insiste sur la nécessité et l'urgence de continuer à apporter des assistances à d'autres victimes pour leurs soins médicaux et les moyens de leur subsistance.
"Nous estimons que la tenue d'un procès équitable dans cette affaire contribue à la lutte contre l'impunité, favorise la réconciliation nationale", a dit Me Hamidou Barry, avant d'ajouter que cette dynamique participe au respect du principe de complémentarité consacré par le Statut de Rome, portant création de la Cour pénale internationale.
Le 28 septembre 2009, au grand stade de Conakry, une répression violente de la manifestation de l'opposition qui réclamait le départ des militaires au pouvoir, avait fait un bilan de plus de 150 personnes tuées selon des ONGs locales, des nombreux disparus et des centaines de femmes violées au grand jour.
Cette répression avait été menée par la garde présidentielle (les bérets rouges), avec à sa tête Lieutenant Aboubacar Toumba Diakité, actuellement en prison après son arrestation à Dakar (Sénégal) et son inculpation par le pool de juges en charge du dossier.
De nos jours, plus de 15 personnes (des cadres civils et militaires) sont déjà inculpés et attendent l'ouverture prochaine du procès pour passer devant les juridictions compétentes.