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Environ 343 attentats terroristes ont été recensés en Afrique en 2017 ayant entrainé au moins 2 600 victimes

Xinhua | 27.06.2018 08h30

Environ 343 attentats terroristes ont été recensés en Afrique en 2017 ayant entrainé au moins 2 600 victimes, soit 22 fois plus qu'en Europe, a indiqué mardi à Skhirat (banlieue de Rabat) le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Nasser Bourita.

En termes d'effectifs, le plus important groupe affilié à Al-Qaida se trouve actuellement en Afrique, avec plus de 6 000 combattants. Les éléments affiliés à ce groupe en Afrique de l'Ouest seulement sont estimés à 3 500 combattants, a ajouté le ministre qui s'exprimait à l'ouverture de la Réunion régionale des directeurs politiques de la Coalition mondiale contre Daech.

En Afrique du Nord, le nombre d'individus affiliés à Daech est significatif et susceptible d'être renforcé par les retours de combattants aguerris de la zone irako-syrienne, explique-t-il.

La stratégie de communication de la Coalition mondiale contre Daech, si elle devait s'orienter vers l'Afrique, "gagnerait à bénéficier des ressources et perspectives africaines", a affirmé M. Bourita, soulignant que le redéploiement des combattants de Daech vers l'Afrique nécessite également une forme de coopération avec les Etats africains qui puisse permettre d'améliorer leur connaissance des dynamiques de leurs redéploiements, d'anticiper la formation de fiefs durables et de renforcer les capacités de détection des partenaires africains.

L'efficacité de la lutte contre le terrorisme en Afrique "requiert une prise en compte adéquate des causes profondes de ce fléau (...) sans laquelle notre action demeurera vaine", a-t-il noté, expliquant que les vulnérabilités liées à l'impact des changements climatiques sur les populations africaines, l'appauvrissement de communautés entières du fait de l'absence d'une croissance économique inclusive, aggravée par une démographie galopante, constituent un terrain fertile favorisant l'infiltration puis l'enracinement des groupes terroristes et de leurs idéologies extrémistes.

De même, "l'absence d'une coopération qui soit à la hauteur de l'évolution croissante de ces défis, combinée à l'incohérence de certaines approches adoptées, exposent les Etats africains à des pressions multiformes", a relevé le ministre.

L'Afrique a "besoin plus que jamais d'une action commune, immédiate et déterminée en faveur de sa stabilisation politique, le renforcement de sa sécurité et la promotion de son développement économique pour lui permettre de retrouver sa vocation première, à savoir celle d'un véritable pôle d'attraction et un espace de développement et de stabilité", a-t-il martelé.

Cette réunion, marquée par la participation de l'Envoyé spécial du président Donald Trump pour la Coalition contre Daech, Brett McGurk, et d'un groupe restreint de pays membres de la Coalition contre Daech, est l'occasion pour les partenaires de la Coalition de discuter des prochaines étapes pour assurer une défaite durable de Daech en Irak et en Syrie, ainsi que les moyens d'accélérer l'approche collective de lutte contre les ambitions mondiales du groupe dit Etat Islamique (EI).

La rencontre mettra particulièrement l'accent sur la présence de l'EI en Afrique et inclura une discussion détaillée des priorités pour les multiples axes d'action de la Coalition, y compris la stabilisation, les combattants terroristes étrangers, le financement antiterroriste et les messages anti-radicalisation.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Yishuang Liu)
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