Dernière mise à jour à 11h13 le 20/07
Dans la région du Kabadougou, en Côte d'Ivoire, en pleine savane arborée, entre champs de mangue et d'anacarde et sous le regard bienveillant d'un massif montagneux qui offre un paysage pittoresque aux usagers, s'ouvre une route au bitume flambant neuf qui va relier la ville d'Odienné à Gbéléban, à la frontière de la Côte d'Ivoire avec la Guinée.
Fruit de la coopération sino-ivoirienne, ce tronçon est "la route du président (Alassane Ouattara), un ami de la Chine et du peuple chinois", s'enorgueillit le directeur du projet, Cai Gaoshang, de l'entreprise chinoise China Road and Bridge Corporation (CRBC).
"LA ROUTE DU PRESIDENT"
Et pour cause, Odienné, à 900 km au nord-ouest d'Abidjan, est le village maternel du président ivoirien Alassane Ouattara.
Lors d'une visite dans la région, fin mai 2015, M. Ouattara avait lui-même annoncé le bitumage de la route Odienné-Gbéléban, longue de 71,5 kilomètres.
Il avait à cette occasion inauguré un pont à Gbéléban en compagnie de son homologue guinéen Alpha Condé.
Le projet a été officiellement lancé le 25 janvier 2016 par Daniel Kablan Duncan, alors Premier ministre ivoirien.
D'un coût de 40,2 milliards de francs CFA (environ 80 millions de dollars), la route devait être livrée après 24 mois de travaux.
Il s'agit d'une chaussée de deux fois une voie sur une largeur de sept mètres avec des accotements de 1,5 mètre en rase campagne et 2,3 mètres en agglomération.
"Le bitume a été tiré sur 26,5 kilomètres et les terrassements ont été réalisés sur la totalité du tronçon avec la construction de 62 dallots jusqu'à Gbéléban", explique Shang Xiaolong, l'interprète de la CRBC.
Actuellement, sur 18 kilomètres, la CRBC effectue des "travaux de structure" portant sur la fondation, la couche de base et la couche de revêtement.
En attendant l'ouverture complète de la route, une déviation offre déjà un confort de circulation aux usagers.
LES TRAVAUX AVANCENT
L'achèvement de cette route va permettre de désenclaver la région du nord-ouest aux riches potentialités économiques, de relancer son développement et de renforcer la cohésion sociale, le développement culturel et sa zone d'influence, selon le gouvernement ivoirien.
Les populations locales goûtent déjà aux bienfaits du projet avec la construction de "maisons en dur", de commerces, de maternités, de dispensaires, de châteaux d'eau et autres infrastructures sociales de base dans plusieurs villages traversés par la voie bitumée.
Le projet a également créé près de 1.000 emplois directs et indirects pour le bonheur de la jeunesse.
A en croire Haccandy Kouassi, les conducteurs d'engins qui étaient pour la plupart des chauffeurs de camions-remorques, avec un salaire de 50.000 francs CFA (environ 100 dollars), touchent trois fois plus aujourd'hui avec le projet.
"Tous ces jeunes sont épanouis, certains ont créé des champs de riz, d'anacarde, (...) d'autres ont des projets de construction de maisons, de mariage", fait-il savoir.
Le directeur du projet de la CRBC, lui, se dit heureux de contribuer à la réalisation de ce projet qui permet à des jeunes ivoiriens de "gagner un peu d'argent" mais également d'avoir une expérience professionnelle.
Il insiste sur l'importance au plan politique de ce projet qui consacre le renforcement au plus haut niveau de l'amitié entre la Chine et la Côte d'Ivoire.
En outre, la CRBC assume de plus en plus sa responsabilité sociale dans les villages touchés par le projet à travers des activités sportives, des dons d'ouvrages scolaires, de sacs à dos pour les écoliers, des tenues de sport ou des travaux de terrassement.
"(Nous avons participé à) la construction de l'église d'Odienné, lors de la célébration de la Fête du travail, nous avons organisé un match de football avec des équipes locales, assuré le ramassage d'ordures dans la ville avec des camions de l'entreprise", rapporte Cai Gaoshang.
Il assure qu'avec l'appui des autorités administratives locales et de la mission de contrôle du Bureau national d'études et de développement (BNETD), le travail avance favorablement.
"Nous, travailleurs chinois, sommes le pont entre les deux pays", commente-t-il relativement à la cohabitation pacifique avec les populations locales.
La CRBC, déjà présente dans plusieurs pays africains et qui se forge une expérience solide en s'imprégnant des réalités locales, entend livrer un ouvrage de qualité pour aider au développement de la Côte d'Ivoire.
"La Côte d'Ivoire et la Chine sont des pays frères et amis, si la Chine se développe elle doit aider son amie à se développer aussi", affirme le directeur Cai Gaoshang.