Sénégal/présidentielle: interpellations après la mort de deux militants de la coalition au pouvoir

Une vingtaine de membres de la sécurité d'Issa Sall, candidat de l'opposition à l'élection présidentielle du 24 février au Sénégal, ont été interpellés dans le cadre de l'enquête sur la mort de deux militants de la coalition au pouvoir à Tambacounda (est), a-t-on appris mardi de source judiciaire.

"Les 24 membres du cortège interpellés et reconduits à Tambacounda seront mis à la disposition du commissariat urbain pour la poursuite de l'enquête", a indiqué le procureur de la République près du tribunal de grande instance de Tambacounda, Demba Traoré, cité par la presse locale.

Deux personnes ont été tuées lundi lors d'affrontements ayant opposé la garde rapprochée du Parti de l'unité et du rassemblement (PUR) aux militants de la coalition Benno Bokk Yaakaar soutenant la candidature du président sortant Macky Sall.

Des journalistes ont été également blessés lors de ces affrontements qui ont causé de nombreux dégâts matériels dans le cortège de M. Sall.

Le ministre de l'Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a déclaré mardi dans un communiqué avoir d'ores et déjà pris des dispositions pour renforcer la sécurité des candidats. C'est ainsi que des policiers et des gendarmes "seront mis au service de leur sécurité respective jusqu'à la fin de la campagne".

Il a appelé la population à rester "calme" et à faire "confiance" aux forces de défense et de sécurité qui, a-t-il assuré, "ne ménageront aucun effort pour garantir la poursuite normale de la campagne électorale et assurer un scrutin apaisé".

Plusieurs organisations professionnelles des médias ont pour leur part réclamé dans une déclaration commune l'ouverture d'une enquête judiciaire après l'attaque lundi à Tambacounda d'un bus de journalistes couvrant la campagne de M. Sall.

L'élection présidentielle oppose cinq candidats : Macky Sall, qui brigue un deuxième mandat, l'ancien Premier ministre Idrissa Seck, l'ancien ministre des Affaires étrangères Madické Niang, l'ex-inspecteur des impôts Ousmane Sonko et le professeur d'université Issa Sall.