Dernière mise à jour à 09h20 le 20/03
L'école ivoirienne est toujours dans la tourmente après une manifestation d'élèves et étudiants mardi à Abidjan pour réclamer la reprise des cours perturbés sur l'ensemble du territoire national depuis plusieurs mois par une grève des enseignants du secteur public.
Dans le quartier de Cocody, à Abidjan, un dispositif impressionnant de policiers de la brigade anti-émeute a dispersé des manifestants qui tentaient d'organiser, près des deux grands établissements secondaires de la cité, une marche à l'appel du plus syndicat des élèves et étudiants, la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci).
Au gaz lacrymogène des policiers, les manifestants ripostaient par des jets de pierre, selon des témoins sur place.
Quasiment tous les établissements sont restés fermés mardi dans le district d'Abidjan.
Quant aux directions d'établissements privés, elles ont envoyé des SMS aux parents d'élèves pour les prévenir que, "pour la sécurité des enfants", les cours sont "suspendus jusqu'au lundi 25 mars 2019".
Depuis près de trois mois, l'école ivoirienne est paralysée par une grève des enseignants du primaire et du secondaire qui revendiquent, notamment, l'amélioration de leurs conditions de travail, la fin des cours le mercredi dans le primaire, une revalorisation des indemnités de logement, des paiements d'arriérés de salaire et d'autres primes.
Des négociations ont été ouvertes le 19 février avec le gouvernement mais la Coordination des syndicats du secteur Education/Formation (COSEF) a décidé de reconduire son mot d'ordre de grève illimitée, déplorant l'absence d'interlocuteurs "crédibles" à la table de négociation pour répondre à leurs préoccupations.
La Coordination dénonce également l'emprisonnement "illégal" d'enseignants grévistes et le gel "totalement illégal" des comptes bancaires des enseignants.